Duékoué, 13 jan 2024 (AIP) – Contrairement aux autres villes de la Côte d’Ivoire, surtout celles devant accueillir les rencontres comptant pour la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023), la ville de Duékoué semble souffler le froid contrastant d’avec la ferveur populaire qui devrait être de mise, dans le cadre d’un évènement sportif d’une telle envergure, selon un micro trottoir réalisé par l’AIP, au cours duquel, les populations ont, dans leur grande majorité, mis en avant la cherté de la vie comme raison principale de ce manque d’engouement.
Si pour Armand Ouréga, et Rodrigue Kouassi, deux opérateurs économiques, la ferveur est déjà perceptible vu les maillots et gadgets, qui s’arrachent comme des petits pains, ce n’est pas le cas pour cet enseignant, Fabrice Ouattara, qui trouve que l’atmosphère est encore morose. «Logiquement, pour une compétition comme celle-ci, qui devrait drainer tout un ballet de manifestations et de la musique à tous les coins de rue, c’est plutôt l’ambiance du quotidien habituel qui se fait ressentir», fait-il savoir.
Idem pour Mathurin Kouadio, qui pense que cela est dû au fait que les Ivoiriens, dans leur grand ensemble, voudraient attendre de voir la première prestation du 11 ivoirien, avant de «vibrer véritablement au rythme de cette CAN, dit de l’hospitalité.»
«À mon avis, il y a aussi un manque de communication véritablement sur les tarifs réels des prix des maillots et gadgets, et même d’autorisation d’obtention d’un village CAN. La plupart parlent de maillots qui coûteraient la somme de 60.000 FCFA. Si tel est le cas, il y a fort à parier que c’est au-delà du pouvoir d’achat de l’Ivoirien, qui broie du noir actuellement vu la situation économique difficile à cause de l’augmentation du prix des denrées alimentaires sur le marché», a expliqué M. Kouadio.
Selon un agent de sécurité privée qui a requis l’anonymat, il n’y a rien qui montre que la Côte d’Ivoire doit accueillir la CAN. «Mis à part les commentaires entre groupes de personnes relatifs à la forme actuelle des 24 équipes, qui seront en compétition sur nos terres, il n’y a aucun drapeau, aucune affiche publicitaire dans la ville montrant l’effervescence de ce championnat», dit-il. Cela est peut-être dû au contexte socio-économique difficile des populations, dont le dernier en date est l’augmentation de près de 10% du prix de l’électricité entrée en vigueur le 02 janvier 2024. «Il ne faudrait pas oublier non plus qu’aucune ville de l’Ouest n’a été désignée pour accueillir la CAN. Je trouve cela injuste», a tenu à signifier le vigile.
«Je pense que la ferveur naîtra à mesure que l’événement approche», estime Alimata Koné, vendeuse au grand marché. Priant afin que les gouvernants travaillent davantage à réduire le coût de la vie, qui est à son sens le petit bémol de cette fête du football africain.
La 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football, se déroulera en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024, avec 24 équipes, réparties en six poules de quatre. Elles se disputeront le saint graal dans six stades différents dont, entre autres, les stades Félix Houphouët-Boigny, et Alassane Ouattara d’Abidjan, le stade de la Paix de Bouaké, les stades Charles Konan Banny, Amadou Gon Coulibaly, et Laurent Pokou, respectivement à Yamoussoukro, Korhogo, et San Pedro.
(AIP)
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