Guiglo, 15 août 2025 (AIP) – Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, invité du Forum du Grand Ouest pour la paix, a souhaité, jeudi 14 août 2025, à Guiglo, que les larmes de cette région soient le ciment d’une paix définitive et durable dans cette contrée du pays, et par ricochet dans toute la Côte d’Ivoire.
« Ces messages variés que je viens d’écouter, ces cas pratiques que je viens d’écouter à travers les différents panels animés, ont fini de me convaincre que tout n’est pas que politique. Aujourd’hui, nous sommes en train de parler du quotidien des populations, de la réalité loin des discours politiques. Nous sommes à Guiglo, l’Ouest de la Côte d’Ivoire qui a été le théâtre de beaucoup de meurtrissures. Pour moi, les larmes de cette région doivent cimenter la paix dans le pays », a déclaré M. Blé, adressant ses remerciements à Anne Désirée Ouloto, pour son initiative.
Selon lui, les grandes nations, celles qui ont su embrasser pleinement la voie du développement, sont précisément celles qui ont tiré de profondes leçons de leurs crises et de leurs conflits passés. Les peuples aujourd’hui admirés possèdent tous une histoire marquée par l’épreuve. Ainsi, les États-Unis d’Amérique, première puissance mondiale, portent dans leur mémoire la guerre de Sécession qui les a profondément façonnés.
Poursuivant, il a fait savoir que l’Europe, quant à elle, a connu la plus meurtrière des guerres, qu’elle a choisi de qualifier de « guerre mondiale », alors qu’il s’agissait avant tout de son propre drame, ayant coûté la vie à des millions d’êtres humains. Et pourtant, ce continent s’est reconstruit et a été édifié sur les cendres fumantes de la Seconde Guerre mondiale.
Évoquant le cas du Rwanda, ravagé entre avril et juin 1994 par un conflit ayant causé près d’un million de morts en à peine trois mois, il a souligné que ce pays, aujourd’hui, est devenu un partenaire respecté et commerçant avec les grandes puissances.
Il s’est demandé pourquoi une telle transformation a été possible, laissant entendre que la réponse réside dans le fait qu’au Rwanda, on ne parle plus de Hutus ou de Tutsis, mais de Rwandais. Selon lui, cette nation a su tirer les enseignements de son drame.
« Tirons les leçons des crises passées, c’est ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui, C’est pourquoi je suis à cette tribune », a affirmé Charles Blé Goudé.
Il a cité l’adage qui dit « tant que le crapaud n’est pas tombé dans l’eau chaude, il ne sait pas qu’il y a deux sortes d’eau », affirmant que « nous sommes tombés dans l’eau chaude en 2002, jusqu’en 2011 et 2020, maintenant nous savons qu’il y a deux sortes d’eau, mais comment y nager, là est la question. »
Le forum du Grand Ouest pour la paix s’achèvera samedi. Il sera meublé, jeudi et vendredi, de prières dites par toutes les confessions religieuses, d’une journée scientifique et sportive. Et l’apothéose, samedi, où les populations locales et leurs invités vont annoncer à la Côte d’Ivoire, entière, leurs engagements et lancer des appels à la paix.
L’ouverture des travaux a été précédée d’une marche blanche pour la paix, de toutes les couches sociales et socio-professionnelles, venues de tout le district des Montagnes, de la région du Haut-Sassandra, ainsi que d’Abidjan, entre autres.
(AIP)
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