Abidjan, 18 sept 2025 (AIP)- L’ONG Speak Up Africa a lancé officiellement le jeudi 18 septembre 2025, la deuxième édition des Voix africaines de la science (AVoS), qui plaide pour la visibilité des activités et des résultats de recherches et des innovations en santé menées par l’Afrique.
Cette annonce a été faite lors d’un webinaire organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), sur le thème « Au-delà de l’aide : bâtir l’économie de la recherche, du développement et de l’innovation en santé en Afrique ».
La conférence avait pour objectif principal, pour les spécialistes, de présenter et mettre en avant la deuxième cohorte de champions des AVoS, leur rôle clé dans la recherche, l’innovation, et l’élaboration de stratégies axées sur une planification pour une souveraineté sanitaire du continent africain.

« Il est très important de rendre visible les travaux des chercheurs africains dans le domaine de la santé. Dans ce sens, le rôle des médias est crucial pour les valoriser. Aussi, le Prix Galien joue un rôle clé en renforçant la visibilité et le soutien à la recherche et au développement », a soutenu la ministre-gouverneure Ivoirienne, Dr Raymonde Goudou, par ailleurs membre du Jury de ce Prix international qui recompense les meilleures découvertes, surtout par les jeunes, dans le domaine pharmaceutique en Afrique.
Elle a insisté sur la question de l’investissement dans les infrastructures de recherche, tels que les universités et les laboratoires. Pour Dr Goudou, une réforme est essentielle pour renforcer les initiatives scientifiques en matière de santé. « Les États africains doivent consacrer davantage de ressources à la recherche, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Les compétences locales existent et les résultats sont probants. Il faut mettre en valeur l’expertise locale. »
En effet, les progrès de l’Afrique vers la souveraineté sanitaire et le développement durable nécessitent des systèmes de recherche, de développement et d’innovation (R&D) solides. Pourtant, les scientifiques africains restent sous-représentés dans les prises de décision en matière de santé mondiale.
C’est pour pallier à cela que Speak Up Africa a lancé l’Initiative “Voix africaines de la science” en 2020, pour mettre en lumière l’expertise des scientifiques africains pendant la pandémie de COVID-19. Forte de son succès, cette initiative forme en 2025, une nouvelle cohorte de spécialistes pour plaider en faveur d’une recherche et d’une innovation en santé davantage menées par l’Afrique.
Responsable du groupe développement commercial et coopération IRESSEF, le Sénégalais Moussa Sarr a partagé l’expérience de son pays, qui produit localement certains vaccins. Il a souligné l’urgence de renforcer les collaborations des différentes parties prenantes des pays, afin de concevoir des stratégies bénéfiques pour l’avancement de la recherche en santé à l’échelle du continent africain.
« Les nations africaines sont encouragées à développer des stratégies collaboratives pour harmoniser leurs efforts en matière de recherche. L’objectif n’est pas d’inciter à la compétition entre pays, mais plutôt de mutualiser les expertises pour produire des médicaments en Afrique, par des Africains et pour les populations africaines », a-t-il déclaré.
Ainsi, la phase 2 de AVoS (2024-2026) permettra de passer de la communication au plaidoyer, à savoir, donner aux leaders scientifiques africains les moyens d’influencer les politiques, plaider pour la mobilisation de ressources, et placer la recherche et l’innovation africaines au cœur des discussions mondiales sur la santé
L’initiative “Voix Africaines de la Science” a été lancée en 2020 par Speak Up Africa pour amplifier la voix des chercheurs et experts en santé africains. Ses missions principales sont, entre autres, de promouvoir les priorités continentales en matière de recherche, de développer et d’innover(R&D&I), d’accroître la visibilité et la crédibilité de l’expertise africaine, d’influencer les politiques et stimuler les investissements dans des solutions de santé dirigées par l’Afrique. AVoS contribue à améliorer les résultats en matière de santé, à renforcer la sécurité sanitaire et à libérer le potentiel économique du secteur de la santé en Afrique.
Une quarantaine de journalistes du REMAPSEN issus d’au moins 30 pays africains francophones, anglophones et lusophones ont participés à ce webinaire.
(AIP)
tls/cmas

