dimanche, septembre 28

Botro, 28 sept 2025 (AIP)-Une délégation du Médiateur de la République a conduit, vendredi 26 septembre 2025, au foyer polyvalent Nanan Totokra de Botro, une rencontre de sensibilisation des acteurs sociaux pour une élection présidentielle apaisée, dans le cadre de la mission de renforcement de la cohésion sociale et de la promotion de la paix avant, pendant et après le scrutin d’octobre 2025.

Le sous-directeur de la prévention des conflits, Yéo Alama, représentant le Médiateur de la République Adama Toungara, a salué la présence des autorités et des participants, rappelant les périodes électorales passées marquées par des violences. “Depuis l’avènement du multipartisme, les échéances de 1995, 2000, 2010 et 2020 ont laissé des souvenirs douloureux, pertes en vies humaines, personnes handicapées, destructions de biens et déplacements de populations. Chaque période électorale est appréhendée avec inquiétude par nos concitoyens”.

Il a expliqué que la mission s’inscrit dans le cadre d’un plan stratégique élaboré en 2024, reposant sur la responsabilisation des acteurs électoraux, la promotion d’une communication apaisée et l’observation de la cohésion sociale. “Cette mission privilégie la prévention plutôt que la réparation et s’appuie sur les comités locaux de veille pour identifier et traiter rapidement les tensions dans les communautés”, a-t-il souligné.

M. Yéo a rappelé que chaque acteur a un rôle précis à jouer pour garantir un scrutin apaisé. Les chefs traditionnels et coutumiers doivent accueillir équitablement tous les candidats et leurs représentants, sans discrimination, afin d’éviter toute source de division et encourager les jeunes à refuser la manipulation et privilégier la non-violence.

Les leaders religieux sont appelés à prêcher la paix et à utiliser les lieux de culte comme espaces de sensibilisation contre la haine et la violence, tandis que les femmes doivent conseiller et encadrer leurs enfants pour qu’ils ne soient pas instrumentalisés à des fins politiques. Les jeunes, trop souvent confrontés aux conséquences de la violence, sont invités à refuser d’être manipulés et à agir en véritables acteurs de paix au sein de leurs communautés.

Les médias et journalistes, quant à eux, doivent informer avec professionnalisme, éviter les rumeurs, les incitations à la haine et veiller à la diffusion responsable de l’information. Enfin, les acteurs politiques doivent s’abstenir de toute proclamation anticipée des résultats et recourir aux voies légales en cas de contestation, en privilégiant le dialogue et l’intérêt général.

Le représentant du Médiateur a également présenté le rôle du comité local de veille et de suivi de la cohésion sociale, présidé par Nanan Batey Thomas, chef de canton Gblo-Mamela de Diabo. Créé par l’arrêté n°00625 du 1er juillet 2020, ce comité comprend dix membres choisis parmi les différentes couches sociales du département de Botro, notamment les chefs traditionnels, les guides religieux, les chefs de communautés nationales et non nationales, les jeunes et les femmes.

Il a pour mission d’évaluer périodiquement la situation de la cohésion sociale, d’organiser le dialogue communautaire pour prévenir et résoudre les conflits, de sensibiliser les communautés à la cohabitation pacifique et au respect de la différence, ainsi que d’informer le Médiateur délégué de toute situation susceptible de troubler la paix et de dresser des rapports réguliers sur la cohésion sociale.

Le Secrétaire général de la préfecture de Botro, Oulou Youguila Brice, représentant le préfet Ella Gbanda Odette, a insisté sur la nécessité pour tous les acteurs sociaux de préserver l’harmonie et le vivre-ensemble . “La paix demeure le garant de tout développement. Il est essentiel que chacun comprenne sa responsabilité dans la consolidation de la cohésion sociale avant, pendant et après l’élection”, a-t-il conclu.

Le Médiateur de la République, rappelle-t-on, a deux grandes missions  la protection des droits des citoyens face à l’administration publique, et le renforcement de la cohésion sociale à travers des campagnes de sensibilisation, des dialogues communautaires et le travail des comités locaux de veille.

(AIP)

ykh/kam

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