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Abidjan, 02 oct 2025 (AIP)- Dans une interview accordée le mardi 30 septembre 2025 à l’Agence ivoirienne de presse (AIP), le directeur général des Transports terrestres et de la circulation (DGTTC), Oumar Sako a souligné l’importance de l’opération de la traque des véhicules dotés de plaques d’immatriculation banalisées lancée depuis juillet 2025 en Côte d’Ivoire. Il aborde également les enjeux et les perspectives de cette opération pour la sécurité routière en Côte d’Ivoire.

AIP: M. le directeur général des Transports Terrestres et de la Circulation, cette opération de traque des plaques banalisées semble avoir pris une nouvelle ampleur. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

DGTTC: La décision de lutter contre les plaques banalisées est motivée par l’ampleur que prend ce phénomène avec ses risques sécuritaires bien connus. La réglementation ivoirienne impose des plaques d’immatriculation conformes selon la série d’immatriculation. Circuler sans ces plaques conformes et reconnues est une infraction grave au code de la route.

AIP: Au-delà de l’aspect esthétique, quels sont les risques concrets et les enjeux sécuritaires que posent ces plaques non conformes ?

DGTTC: Conformément à la réglementation, la plaque d’immatriculation est un élément visible propre à chaque véhicule. Dans la circulation, la plaque d’immatriculation permet de distinguer des véhicules identiques. Circuler avec des plaques non conformes entraîne l’ impossibilité d’identifier le véhicule et son propriétaire. Pour des questions sécuritaires, il est important de reconnaitre un véhicule ainsi que son propriétaire. Aussi, il est difficile pour le système de vidéo-verbalisation de reconnaitre ces véhicules. Or la vidéo-verbalisation commence par la lecture et la reconnaissance des plaques d’immatriculation des véhicules en infraction d’où l’importance d’avoir des plaques conformes qui sont enregistrées dans les bases de données du ministère des transports.

AIP: L’opération cible-t-elle des types de véhicules spécifiques ou des zones géographiques particulières ?

DGTTC: L’opération concerne tous les véhicules qui circulent sur les voies routières ouvertes à la circulation publique sur tout le territoire national. Avec l’appui des forces de défense et de sécurité, l’opération monte en puissance avec pour objectif de lutter efficacement contre ce phénomène qui n’honore pas notre pays.

AIP: Pouvez-vous nous donner un premier bilan, même provisoire, des résultats de cette opération ?

DGTTC: Nous constatons une forte réduction de ces véhicules en circulation dans la ville d’Abidjan mais il faut reconnaitre que beaucoup d’efforts restent à faire pour décourager de manière durable les conducteurs récidivistes. Grâce à un travail documenté de la Gendarmerie nationale qui opère sur les axes urbains ci-dessous listés, nous pouvons avancer des chiffres. Du 02 aout à ce jour plus 2000 véhicules ont été interceptés. Certains ont été mis en fourrière et les amendes ont été recouvrées pour d’autres. Les plaques fantaisistes ont été retirées et confisquées.

AIP: Il nous revient que des agents des forces de Défense et de sécurité seraient nombreux parmi les contrevenants au non-respect des nouvelles dispositions en vigueur. Que répondez-vous ?

DGTTC: C’est une réalité selon les données statiques de l’opération. Cette réalité factuelle nous permet de concentrer davantage nos forces et moyens sur une cible connue et facile à gérer avec la collaboration des hauts commandements des Forces de Défenses et de Sécurité.

AIP: Quelles sont les sanctions exactes prévues pour les conducteurs en infraction ?

DGTTC: Selon la loi 63-527 du 26 décembre 1963 déjà, circuler sans une plaque d’immatriculation conforme ou avec des plaques fantaisistes ou banalisées est puni par six à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 200.000 à 2.000.000 de Francs CFA. Le véhicule peut faire également l’objet de conduite en fourrière.

AIP: La nouvelle unité d’immatriculation de l’armée mise en place par le ministère se connecte-t-elle avec l’opération de traque que votre Direction générale du Transport terrestre et de la circulation a entamée ?

DGTTC: C’est une stratégie d’ensemble, le ministère de la Défense et le Bureau de gestion des véhicules administratifs ont entrepris l’assainissement du parc auto de l’Armée et de l’Administration. Ces opérations consistent à sortir les véhicules qui utilisent frauduleusement des places militaires ou administratives.
AIP: Cette traque est-elle une opération ponctuelle ou fait-elle partie d’une stratégie à long terme pour assainir le secteur des transports ?

DGTTC: C’est une lutte permanente qui est engagée contre ce phénomène. Au regard de l’importance de l’objectif visé, l’opération va continuer jusqu’à un changement total de comportement des populations.

DGTTC: D’ailleurs, la sensibilisation passe essentiellement par l’information des populations sur les réglementations en vigueur. Nos actions sont médiatisées pour informer les populations. L’opération de lutte contre les plaques banalisées a commencé naturellement pas une phase de sensibilisation mais la vérité est que, face à l’incivisme des usagers de la route, il n’y a pas meilleure sensibilisation que la répression.

AIP: Quels sont les principaux défis auxquels vos équipes font face sur le terrain pour mener à bien cette opération ?

DGTTC: C’est principalement l’indiscipline des populations sinon la réglementation est bien connue de tous. Pour échapper à la vidéo-verbalisation certains usagers utilisent des plaques banalisées, c’est un comportement incivique. Je profite de cette occasion pour rappeler que le ministère des Transports est déterminé à lutter contre les plaques banalisées dans la circulation. Nous invitons les populations à se conformer à la réglementation car la sécurité routière est une affaire de tous.

(Interview réalisée par Tanguy Gahié)

(AIP)

tg/cmas

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