Abidjan, 27 oct 2025 (AIP) – La cellule de veille électorale du Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP-Côte d’Ivoire) a, dans son rapport final d’activités présenté dimanche 26 octobre 2025 à Abidjan, tiré la sonnette d’alarme sur le faible engagement citoyen dans les processus électoraux, qu’elle considère comme un défi majeur pour la consolidation démocratique du pays.
Selon le rapport, la désaffection des populations vis-à-vis des élections, observée depuis la crise postélectorale de 2010-2011, « demeure constante », au regard des taux de participation qui stagnent autour de 50 %. WANEP-CI explique cette tendance par une offre politique jugée peu satisfaisante, la persistance de la violence et des discours de haine, ainsi qu’un déficit de confiance dans les institutions chargées de l’organisation des scrutins.
Le réseau relève également la nécessité d’une réforme en profondeur du cadre juridique et institutionnel des élections, estimant que celui-ci « ne fait toujours pas l’unanimité entre les différentes parties prenantes ». Parmi les sujets de discorde, la cellule mentionne la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), la participation politique des femmes, le parrainage, le découpage électoral, le financement des partis et campagnes, ainsi que la refonte du fichier électoral et l’adaptation du code électoral à la Constitution de 2020.
Face à ces constats, WANEP-Côte d’Ivoire formule une série de recommandations à l’attention des acteurs politiques, institutionnels et sociaux, en vue de restaurer la confiance citoyenne et d’encourager une participation plus active.
Au Gouvernement, il recommande notamment de renforcer le dialogue politique, de consolider les relations avec la société civile, de garantir les libertés publiques et de promouvoir des mesures d’apaisement post-électoral.
À la CEI, le WANEP-CI préconise la publication des résultats détaillés par bureau de vote, la mise en place d’un mécanisme de réponse rapide aux irrégularités et le renforcement de la formation des agents électoraux afin d’assurer la transparence à toutes les étapes du scrutin.
Les partis politiques et candidats sont invités à privilégier les recours légaux, à sensibiliser leurs militants à la non-violence et à promouvoir des discours de cohésion nationale. Les forces de défense et de sécurité, elles, doivent maintenir une présence dissuasive mais respectueuse des droits humains et renforcer la communication communautaire pour restaurer la confiance.
Aux médias et acteurs du numérique, le WANEP-CI recommande une vigilance accrue contre la désinformation et les discours de haine, un traitement équilibré des informations électorales et la promotion de la culture de paix numérique, notamment auprès des jeunes et des femmes.
Enfin, la société civile et les leaders communautaires sont exhortés à poursuivre les campagnes de sensibilisation à la non-violence, à soutenir les initiatives locales de médiation et à encourager une mobilisation citoyenne constructive au service de la démocratie.
(AIP)
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