Abidjan, 31 oct 2025 (AIP) – Le professeur de philosophie politique et morale à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, Yodé Simplice Dion, a invité les diplomates ivoiriens à faire du benchmarking diplomatique un véritable instrument de gouvernance, d’efficacité et de souveraineté cognitive.
Lors d’un atelier de renforcement des capacités au titre du mouvement diplomatique 2025 organisé au ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, à Abidjan Plateau, Pr Dion a expliqué que la diplomatie moderne ne peut plus se limiter à la simple représentation symbolique de l’État. Elle doit désormais s’inscrire dans une dynamique de performance mesurable, d’anticipation et d’impact concret.
« Le benchmarking diplomatique, c’est l’exercice par lequel nous comparons nos performances à celles des autres pour affiner notre stratégie, améliorer notre positionnement et développer notre intelligence stratégique », a ajouté Pr Dion.
Cette approche comparative, a-t-il poursuivi, constitue un instrument de puissance, permettant d’évaluer de manière objective l’impact économique et politique des missions diplomatiques ivoiriennes. Il a ainsi plaidé pour la mise en place d’indicateurs de performance clairs, tels que le volume d’investissements mobilisés, le nombre de partenariats signés, les exportations soutenues ou encore l’influence normative exercée par les ambassades.
« Chaque ambassadeur doit pouvoir justifier, chiffres à l’appui, de son impact économique et stratégique. C’est cela, la culture du résultat », a-t-il insisté. Liant cette démarche à la notion de souveraineté cognitive, le ministre-conseiller a défini celle-ci comme la capacité d’un État à préserver la maîtrise de ses choix, de ses croyances et de ses décisions, à l’abri de toute influence extérieure.
« Appliquer le benchmarking à la diplomatie, c’est reconnaître que la puissance ne réside pas dans la force, mais dans la maîtrise des savoirs comparatifs », a noté Pr Simplice Dion. Il a enfin exhorté les diplomates à renforcer la coordination interinstitutionnelle, à orienter les ressources vers les zones à fort potentiel stratégique et à bâtir une stratégie globale d’influence fondée sur la connaissance et l’efficacité.
« Formez-vous, comparez-vous et positionnez-vous. C’est par le benchmarking que la diplomatie ivoirienne deviendra un instrument de performance et de puissance », a-t-il conclu.
Cet atelier qui a débuté le mercredi 29 octobre s’achève le vendredi 31 octobre.
(AIP)
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