Abidjan, 07 nov 2025 (AIP) – La superficie consacrée à la culture de l’opium en Afghanistan a chuté de 20% en 2025, selon un rapport publié le jeudi 6 novembre 2025 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui toutefois en garde contre la montée du trafic de drogues de synthèse.
Le rapport indique que la surface cultivée est passée de 12.800 hectares en 2024 à 10.200 hectares en 2025, contre 232.000 hectares avant l’interdiction.
La production d’opium est estimée à 296 tonnes, plaçant l’Afghanistan derrière le Myanmar, et les revenus des producteurs ont chuté de 48%, pour s’établir à 134 millions de dollars. Malgré la baisse du prix de l’opium sec, il reste cinq fois supérieur au niveau moyen avant l’interdiction.
Cette baisse confirme la tendance observée depuis 2022, après l’interdiction totale de la production de pavot à opium imposée par les autorités talibanes. « Après l’interdiction, de nombreux agriculteurs se sont tournés vers la culture de céréales et d’autres cultures. Cependant, la sécheresse et les faibles précipitations ont mis en jachère plus de 40% des terres agricoles », a alerté l’ONUDC.
Avec le soutien de l’ONU, des milliers d’agriculteurs ont transformé leurs terres en sources de revenus durables. L’agence onusienne met cependant en garde contre la montée des drogues de synthèse, notamment la méthamphétamine, dont les saisies ont augmenté de 50% fin 2024 par rapport à 2023. « Les drogues de synthèse sont devenues un nouveau modèle économique pour les groupes criminels organisés, en raison de leur production plus facile et de leur résilience face aux changements climatiques », a expliqué l’ONUDC.
Pour la représentante spéciale adjointe de l’ONU pour l’Afghanistan, Georgette Gagnon, « la dynamique de l’offre, de la demande et du trafic implique à la fois des acteurs afghans et internationaux. Il faut une collaboration entre les principales parties prenantes pour relever ce défi ».
(AIP)
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