Abidjan, 07 nov 2025 (AIP)- Le taux de mortalité en 2020 du cancer de la prostate et du testicule était de 37,93 pour 100 000 habitants, plaçant la Côte d’Ivoire au 17e rang mondial, alors que le taux de mortalité pour l’ensemble de la population masculine du pays était de 48,0 pour 100 000 hommes, selon les chiffres donnés en 2020 par World Life Expectancy.
Selon d’autres données du Globocan 2022, c’est le cancer le plus fréquent en Côte d’Ivoire, représentant 20% de l’ensemble des cancers.
Le cancer de la prostate et du testicule est un cancer fréquent et agressif en Côte d’Ivoire, touchant principalement les hommes, avec environ un homme sur sept atteint. L’âge moyen des patients est d’environ 68 ans, la tranche d’âge la plus touchée étant celle de 65 à 74 ans, mais avec une qui incidence augmente rapidement avec l’âge. Les études montrent que le mal est diagnostiqué tardivement et souvent à un stade métastatique, ce qui complique le traitement et réduit l’espérance de vie.
Les symptômes
Les symptômes du cancer de la prostate sont souvent peu spécifiques et peuvent inclure des troubles urinaires (besoins fréquents, jet faible, difficultés à uriner) et des douleurs dans le bas du dos, les hanches ou le bassin. D’autres signes peuvent apparaître à un stade avancé, comme la présence de sang dans l’urine ou le sperme, des douleurs et/ou des troubles de l’érection, ou une fatigue inhabituelle. Le cancer de la prostate est souvent asymptomatique au début et peut être découvert lors d’un dépistage de routine. Cependant, cela pourrait être amélioré par une politique de dépistage précoce et régulier.
Quand consulter
Il est important de consulter un professionnel de la santé si un homme remarque ces symptômes, car ils peuvent aussi être causés par d’autres conditions, comme une hypertrophie bénigne de la prostate. Le dépistage précoce est essentiel, et il peut être déclenché par un dosage du taux de PSA (antigène prostatique spécifique) dans le sang ou par un toucher rectal.
Des facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement
Les causes précises du cancer de la prostate sont mal connues, mais plusieurs facteurs de risque sont établis. Se sont :
- L’obésité : un surpoids ou une obésité, en particulier une forte concentration de graisse abdominale (tour de taille élevé), est associée à un risque accru de cancer de la prostate avancé.
- L’alimentation : une alimentation pauvre en fruits et légumes et riche en graisses saturées, en viandes rouges et en charcuterie pourrait augmenter le risque.
- L’exposition professionnelle et environnementale : une exposition à certains pesticides, comme le chlordécone, est reconnue comme un facteur de risque.
Des facteurs génétiques et familiaux
- L’âge : le risque augmente significativement après 50 ans, et est particulièrement élevé après 80 ans.
- Les antécédents familiaux : avoir un père ou un frère atteint d’un cancer de la prostate augmente le risque. Le risque est également accru si une mère ou une sœur a eu un cancer du sein ou des ovaires.
Le diagnostic et le traitement
Si les résultats du dépistage suggèrent un risque de cancer de la prostate, des tests diagnostiques tels que des biopsies peuvent être effectués pour confirmer le diagnostic. Ces tests sont entre autres;
- La stadification : une fois diagnostiqué, le cancer est stadifié pour déterminer l’étendue de la maladie. Cela aide à orienter le plan de traitement.
- le plan de traitement : les options de traitement peuvent inclure la surveillance active (observation attentive sans intervention immédiate), la chirurgie, la radiothérapie, la hormonothérapie, ou la chimiothérapie, en fonction du stade et de la gravité du cancer.
- Suivi et gestion des effets secondaires : après le traitement, un suivi régulier avec le médecin est important pour surveiller la progression de la maladie et gérer tout effet secondaire potentiel du traitement.
Quelles sont les dernières avancées dans le traitement du cancer de la prostate ?
La médecine nucléaire a développé une nouvelle forme de traitement du cancer de la prostate métastatique à un stade avancé : la radioimmunothérapie. Il s’agit de cibler le PSMA à l’aide d’un radionucléide attaché à un anticorps monoclonal.
Initiatives gouvernementales

Dans ce sens, le mois de novembre est dédié à la sensibilisation au cancer de la prostate et du testicule, et le bleu est fréquemment utilisé pour représenter cette cause. C’est une initiative pour encourager la prévention et la sensibilisation à cette forme de cancer.
Des campagnes de dépistage et de sensibilisation sont organisées à l’échelle nationale, au sein des entreprises ou encore, au Centre National d’Oncologie Médicale et de Radiothérapie (CNRAO) d’Abidjan-Cocody, qui a le lead de ces campagnes.
Aussi, le samedi 23 novembre 2024, la cérémonie officielle de « Novembre Bleu », organisée par le Ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle (MSHP-CMU), en collaboration avec le District Autonome d’Abidjan, la Fédération Ivoirienne d’Athlétisme et la Fédération ivoirienne de Fitness, s’est tenue au CNRAO et a vu la participation de plusieurs ministères, afin d’encourager les hommes de plus de 40 ans à se faire dépister de la prostate et contrer au plus tôt cette pathologie.
« Vite diagnostiquées, les chances de guérison se maximisent, le cancer et particulièrement le cancer de la prostate n’est pas une fatalité. Il se guérit quand il est découvert tôt et c’est possible en Côte d’Ivoire. Alors dépistez-vous, l’Etat est à côté de vous pour vous y accompagner », en témoigne le ministre en charge de la santé, Pierre Dimba.
A cet effet, depuis 2016, 80 milliards FCFA sont alloués par l’Etat ivoirien afin de prévenir, traiter les patients du cancer par la mise à disposition de plateaux techniques pour des soins de qualité. Après 5 ans de fonctionnement du CNRAO, les professionnels de la santé enregistrent une espérance de vie élevée des patients pris en charge contrairement aux années antérieures.
Revoir le mode de vie
Pour prévenir le cancer de la prostate en Côte d’Ivoire, adoptez un mode de vie sain en pratiquant une activité physique régulière, en ayant une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, en limitant les graisses et l’alcool, et en évitant le tabac. De plus, il est crucial de participer au dépistage précoce, surtout après 50 ans.
Tout au long de la campagne similaire à “Octobre rose” pour les cancers féminins, le coût de l’examen sanguin du dépistage du cancer de la prostate (taux de PSA), au laboratoire du CNRAO, sont réduites, et les consultations sont gratuites. Elles sont effectuées tous les samedis et uniquement pour les personnes ayant fait leur taux de PSA.
(AIP)
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