Abidjan, 26 nov 2025 (AIP) – Le gouvernement malien et la compagnie minière canadienne Barrick ont annoncé avoir conclu un accord mettant fin au bras de fer engagé depuis plusieurs mois autour de l’exploitation du complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, l’un des principaux gisements d’or du pays.
Selon un communiqué publié le lundi 24 novembre 2025 par Barrick, l’accord prévoit le versement par la compagnie de 430 millions de dollars à l’État malien. Un acompte devrait être effectué six jours après la signature. En contrepartie, Bamako abandonnera toutes les charges visant la compagnie, ses filiales et ses employés, et s’engage à rétablir la pleine gestion du complexe minier au profit de Barrick.
Le ministère malien des Mines a confirmé lundi soir la conclusion de cet « accord de sortie de crise », marquant « la fin d’une période conflictuelle » entre les deux parties. Le document prévoit également des démarches judiciaires pour obtenir la libération de quatre employés de Barrick détenus depuis novembre 2024. De son côté, le groupe canadien retirera la procédure d’arbitrage qu’il avait engagée auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi).
Cet apaisement intervient après deux années de tensions, ponctuées notamment par la saisie en janvier 2025 de plus de trois tonnes d’or appartenant à Barrick — évaluées à près de 250 millions de dollars —, la suspension temporaire de la production et le placement, mi-juin, du complexe Loulo-Gounkoto sous administration provisoire par un tribunal de Bamako.
Barrick avait ainsi perdu le contrôle opérationnel d’un site dont elle détient 80 % des parts, contre 20 % pour l’État malien. Selon la compagnie, 85 millions de dollars avaient déjà été versés en octobre 2024 au gouvernement dans le cadre des discussions qui précédaient cet accord global.
Le règlement du différend intervient dans un contexte économique et sécuritaire tendu pour le Mali, marqué notamment par un blocus jihadiste sur les convois de carburant, des pénuries d’électricité et une crise sécuritaire persistante depuis 2012. L’or représente près d’un quart des recettes budgétaires du pays, et la junte au pouvoir a multiplié ces derniers mois les pressions sur les compagnies minières étrangères afin d’accroître la part de l’État dans les revenus extractifs.
Avec cet accord, Bamako et Barrick amorcent un retour à la normale, ouvrant selon la compagnie canadienne « la voie à un dialogue constructif » pour la poursuite des opérations sur l’un des plus importants gisements aurifères d’Afrique de l’Ouest.
(AIP)
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