Abidjan, 10 déc 2025 (AIP) – La Confédération ivoirienne des syndicats libres Dignité (CISL-Dignité), en partenariat avec la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la CNV Hollande, a organisé mercredi 10 décembre 2025 à Abidjan-Plateau une session de sensibilisation sur la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et sur les lois ivoiriennes relatives aux Violences basées sur le genre (VBG) en milieu professionnel.
Cette activité s’inscrit dans le cadre de la quinzaine internationale de lutte contre les violences basées sur le genre, observée chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Elle a pour thème : « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes en milieu professionnel. »
L’objectif était de promouvoir une meilleure connaissance des mécanismes de protection contre les violences, notamment les violences numériques, et à encourager l’appropriation des textes juridiques encadrant les droits des femmes au travail.
Selon le secrétaire national de la CISL-Dignité, Gaha Cyriaque, cette initiative s’inscrit dans un programme quinquennal (2022-2026) conduit avec la CNV Hollande et portant, entre autres, sur l’égalité de genre et la lutte contre les violences faites aux femmes.
« Chaque année, nous organisons une activité pour marquer notre engagement contre les violences basées sur le genre. Cette année, nous avons choisi de clôturer la quinzaine par cette session, afin de permettre au plus grand nombre d’y participer », a-t-il expliqué.
Il a souligné la nécessité pour les victimes de VBG en milieu professionnel de dénoncer les faits et pour les organisations de mettre en place des mécanismes de signalement adaptés.
Interrogé sur l’évolution de la lutte contre les VBG en Côte d’Ivoire, M. Gaha a rappelé que la question demeure « sensible », les victimes se manifestant rarement publiquement. « Les cas rapportés ne concernent que celles qui ont eu le courage de parler. Notre campagne vise à montrer que cela peut arriver au travail, et qu’il existe des voies pour dénoncer et se protéger », a-t-il ajouté.
La présidente de la Commission femmes de la Centrale Dignité, Gnobo Gisèle, a pour sa part axé son intervention sur le cadre juridique des VBG, avec un focus particulier sur les violences numériques, thème retenu au niveau international cette année.
Elle a rappelé que la date du 10 décembre, journée internationale des droits humains, marque la clôture des 16 jours d’activisme contre les VBG.
« Beaucoup de femmes ignorent qu’un collègue ou un supérieur hiérarchique peut commettre un harcèlement puni par la loi, parfois de peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement », a-t-elle déclaré, appelant les travailleuses à mieux connaître leurs droits et les recours possibles.
Les statistiques disponibles font état de 2 844 cas de VBG signalés en 2024, un chiffre qui, selon elle, démontre la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’information.
L’activité visait notamment à informer les travailleurs sur leurs droits et les mécanismes de recours, vulgariser les dispositions de la Convention 190 et les textes nationaux, encourager la mobilisation syndicale contre les VBG ainsi que favoriser le dialogue et recueillir des témoignages.
Les échanges ont porté sur le cadre juridique ivoirien, le comité Genre de la CNPS, ainsi que sur les enjeux liés à la ratification de la C190 par la Côte d’Ivoire.
À travers cette initiative, la CISL-Dignité et ses partenaires réaffirment leur détermination à lutter contre les violences basées sur le genre, en particulier celles exercées dans l’espace numérique, et à renforcer la protection des femmes en milieu professionnel.
(AIP)
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