Botro, 11 déc 2025 (AIP) –La directrice du centre de transit des survivantes de violences basées sur le genre (VBG) de Bouaké, Mme Banto Tré Mireille, a appelé les populations de Botro à signaler systématiquement les violences basées sur le genre, lors d’une séance de sensibilisation organisée mercredi 03 décembre 2025 dans le cadre des 16 jours d’activisme.
L’activité a été initiée par la direction régionale de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de Gbêkê, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), dans le cadre de la 35e édition des 16 jours d’activisme contre les VBG, célébrée du 25 novembre au 10 décembre sous le thème national : « Tous unis contre les violences numériques et les féminicides : prévenir, protéger et dénoncer ».
Mme Banto Tré Mireille a présenté les statistiques de 2023 enregistrées à Botro, faisant état de sept cas de viol, de 13 agressions physiques et de 35 cas de déni de ressources, d’opportunités ou de services. « Lorsque nous disons zéro cas signalé pour certaines formes de violence, cela ne veut pas dire zéro cas réel. Le silence protège les auteurs et détruit les victimes », a-t-elle indiqué, en ajoutant que la peur, les pressions familiales et le manque d’informations freinent souvent les signalements.
Elle a souligné que la dénonciation « constitue un levier essentiel pour mettre fin aux VBG » et a mis en garde contre les règlements à l’amiable, estimant que « le règlement à l’amiable n’est pas une solution, c’est une trahison envers les victimes ».
Abordant les violences numériques, elle a sensibilisé les jeunes aux risques liés aux usages du téléphone portable. « Le téléphone peut devenir une arme contre vous lorsque vous partagez vos images ou que vous vous laissez manipuler en ligne », a-t-elle averti, évoquant une recrudescence du chantage numérique, de la diffusion d’images intimes et du cyberharcèlement. Elle a également appelé à la prudence : « Protégez-vous : évitez l’alcool, la drogue et les fréquentations dangereuses qui vous exposent davantage ».
Mme Banto Tré Mireille a présenté les services offerts par le Centre de transit des survivantes de Bouaké, précisant que « chaque survivante qui franchit nos portes est accompagnée sans jugement, avec dignité et confidentialité ». Elle a rappelé l’existence de comités locaux de protection : « Les comités de protection sont nos yeux et nos oreilles dans les villages. Grâce à eux, les signalements arrivent plus rapidement ».
Elle a invité les populations à utiliser le numéro vert gratuit 1308 pour signaler tout cas de violence, rappelant que la lutte contre les VBG « ne se limite pas à la période des 16 jours d’activisme ».
La rencontre a mobilisé plusieurs acteurs locaux, dont les directions régionales de la Protection sociale et de la Solidarité de Gbêkê, les autorités administratives et municipales, les forces de sécurité, les autorités coutumières, les guides religieux, des associations féminines, la société civile et les auditrices de l’Institut de formation et d’éducation féminine de Botro.
(AIP)
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