Abidjan, 12 déc 2025 (AIP) – Le Réseau des dynamiques institutrices de Côte d’Ivoire (REDICI) a clôturé, mercredi 10 décembre 2025 à Abidjan, la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), autour du thème « Tous unis contre les violences numériques à l’endroit des femmes et des filles ».
La présidente du REDICI, Sepi Emma Nadège Diabagaté, a indiqué que cette journée coïncidant avec la Journée internationale des droits humains permet de réaffirmer l’engagement du réseau contre toutes les formes de violences. Elle a relevé la progression des violences en ligne. « Les technologies ont transformé les modes de violences », a-t-elle déclaré, évoquant le cyberharcèlement, la diffusion d’images intimes, l’usurpation d’identité ou les discours haineux qui touchent élèves et enseignantes et favorisent isolement et décrochage scolaire.
Mme Diabagaté a présenté le bilan annuel des actions de la cellule VBG : formations, tournée nationale de sensibilisation, sessions de self-défense, marche contre les féminicides, production d’une émission télévisée et déclarations publiques en mémoire des institutrices Kéké et Yessoh. Elle a rappelé que la stratégie du REDICI repose sur quatre axes : prévenir, protéger, dénoncer et accompagner.
Représentant le secrétaire général de la Commission nationale ivoirienne pour l’UNESCO (COMNAT), Dr Bamba a salué cette initiative. Il a affirmé que si l’UNESCO encourage l’accès au savoir par le numérique, « elle rejette que cet outil devienne une source de violences ». Il a invité les participantes à faire de la journée « un laboratoire d’idées » et s’est réjoui de la présence du directeur coordonnateur du Programme national de santé mentale, Pr Koua Asseman Médard.
Deux communications ont marqué la rencontre. Le responsable de la cellule VBG du REDICI, Dr Safietou Koné, a présenté une intervention sur les violences numériques en milieu éducatif et leurs impacts.
Pr Koua a parlé de l’articulation entre VBG et santé mentale. Il a souligné que la santé mentale est « un état de bien-être indispensable à la réalisation du potentiel de chacun », notamment pour les enseignantes et les apprenantes. Il a estimé que la santé physique domine encore l’approche éducative et plaidé pour une démarche globale : « La santé a deux pieds : le pied droit, c’est la santé mentale ; le pied gauche, la santé physique. » Il a encouragé le REDICI à travailler avec les communautés pour déconstruire les normes sociales qui favorisent certaines violences.
Les échanges ont permis aux participantes de partager expériences et préoccupations, confirmant la nécessité d’une mobilisation collective.
Selon le REDICI, cette cérémonie visait à mettre en lumière les violences numériques, présenter le bilan des activités menées durant les 16 jours d’activisme et renforcer la prise de conscience des acteurs éducatifs et communautaires, en vue d’actions durables de prévention et de prise en charge.
(AIP)
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