Zouan-Hounien, 12 déc 2025 (AIP)-Les Journées de dialogue du complexe minier d’Ity, clôturées mercredi 10 décembre 2025 après deux jours de travaux, ont abouti à une série d’actions arrêtées conjointement par la mine et les communautés pour encadrer leur relation.
Les travaux ont abouti à plusieurs recommandations. Pour les activités génératrices de revenus, les participants ont demandé un suivi renforcé, l’accélération du financement, la création d’une boulangerie destinée aux personnes en situation de handicap et le transfert du suivi de certains projets à une entreprise spécialisée. Dans le domaine de la microfinance, ils ont proposé la conclusion de partenariats pour le financement des projets des femmes et des jeunes.
Sur l’emploi, les échanges ont conduit à la proposition d’un niveau d’exigence révisé pour certains postes et à la prise en compte des personnes ayant perdu leurs terres. Pour le Comité de développement local minier (CDLM), il a été demandé d’inscrire deux nouvelles localités et d’améliorer les délais de paiement des perdiems.
Le directeur général du complexe minier d’Ity, Soro Drissa a indiqué que ces assises ont permis une expression directe des attentes. « Je suis sorti très satisfait de ces journées de dialogue parce que ça été l’occasion pour toutes les parties prenantes, surtout pour nos communautés, qui se sont exprimées à cœur ouvert et dans le respect », a-t-il affirmé, ajoutant qu’un plan d’actions sera établi à partir des requêtes et propositions recueillies.
M. Soro a évoqué la signature d’un protocole sur le recrutement, estimant qu’ un ‘’nouveau départ entre la communauté et nous’’ se dessine à travers un accord sur la méthode de traitement de la question de l’emploi.

Représentant la Compagnie minière du Bafing (CMB), invitée au forum, Djadia Steve a salué la démarche engagée par Ity. « Pendant deux jours, ils ont échangé avec les parties prenantes, avec tous les villages impactés, de sorte à ce qu’ils puissent savoir les problèmes, les doléances et les requêtes », a-t-il affirmé, précisant que son entreprise transmettra ces enseignements à sa direction pour les appliquer à ses propres zones d’intervention.
Le chef de village de Méantouo, Koémi Jeannot, a relevé l’intérêt de ces échanges. « On s’est parlé et chacun de nous a dit ce qu’il pense du camp en face », a-t-il indiqué. Pour lui, cette démarche renforce les liens entre la mine et les villages.

Les relations communautaires ont donné lieu à des suggestions portant sur un budget de fonctionnement pour les chefferies, la prolongation des caravanes de santé, l’attribution d’un véhicule aux femmes de Daapleu, la mise à disposition d’ambulances pour les villages impactés et la subvention de la couverture maladie. Concernant l’orpaillage, la recommandation principale porte sur la sensibilisation aux risques liés aux activités non réglementées.
En matière d’infrastructures, les participants ont proposé le reprofilage régulier des routes, la construction de centres de santé équipés, d’un collège de proximité à Ouyatouo et Krozialé, ainsi que d’abris destinés aux usagers lors des opérations de dynamitage. Les contributions liées à l’environnement portent sur les impacts de l’aérodrome de Samipleu, la restauration forestière à Krozialé, la création d’une décharge à Ouyatouo et l’appui aux initiatives locales d’assainissement.
Les recommandations liées à l’autonomisation des femmes concernent la production de l’attiéké et la recherche de débouchés, ainsi que la création d’un marché de gros. Pour le développement des compétences, il a été demandé l’octroi de bourses d’études et la formation des populations en gestion financière. En matière de compensation, les participants ont appelé à une attention particulière pour les personnes délocalisées et à la remise de documents fonciers lors des acquisitions de terres par la mine.
Les engagements retenus seront intégrés au plan d’actions annoncé par la direction en vue de sa mise en œuvre dans les années à venir.
(AIP)
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