Abidjan, 15 déc 2025 (AIP)-La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a durci le ton face à la junte bissau-guinéenne, rejetant formellement le programme de transition proposé et brandissant la menace de sanctions ciblées en cas de non-respect de ses exigences.
Suite au coup d’État survenu en fin novembre 2025, l’organisation régionale a réaffirmé sa position de fermeté lors de son 68e sommet tenu dimanche 15 décembre à Abuja, au Nigeria, insistant sur une résolution rapide de la crise institutionnelle. L’organisation a formulé des exigences non négociables à l’intention des militaires au pouvoir, notamment le retour à l’ordre constitutionnel, la libération immédiate des prisonniers politiques et la définition d’un calendrier de transition limité dans le temps et garantissant la participation de toutes les forces vives de la nation.
Sur le plan coercitif, la CEDEAO a confirmé qu’elle était prête à passer de la rhétorique à l’action. Le bloc ouest-africain a annoncé l’ouverture vers des sanctions individuelles ciblées qui viseraient spécifiquement les personnes ou groupes de personnes entravant le processus de retour à l’ordre civil et constitutionnel. Contrairement aux sanctions économiques globales, ces mesures ciblées sont souvent axées sur le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyager pour les individus concernés.
Cette approche vise à minimiser l’impact sur la population civile tout en exerçant une pression maximale sur les dirigeants de la junte.
Pour encadrer le dialogue et signifier la détermination du bloc régional, l’envoi imminent d’une mission de haut niveau a été annoncé. Cette délégation, composée de Chefs d’État de la sous-région, aura pour mandat de rencontrer les acteurs de la crise à Bissau afin de réaffirmer les exigences de la Cédéao et d’établir un canal de communication pour l’application des décisions prises à Abuja.
La CEDEAO maintient une approche diplomatique à travers la médiation et une pression coercitive par la menace de sanctions, afin de garantir le respect de l’État de droit et de la démocratie en Guinée-Bissau.
(AIP)
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