Abidjan, 16 déc 2025 (AIP)- L’ex-chef rebelle congolais Roger Lumbala, poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité commis par ses hommes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a été condamné le lundi 15 décembre 2025 à 30 ans de réclusion criminelle par un tribunal à Paris.
Âgé de 67 ans, Roger Lumbala est accusé d’avoir été « l’une des têtes pensantes » de graves exactions perpétrées principalement en 2002 et 2003, notamment des exécutions sommaires, des viols, des actes de torture et des traitements inhumains infligés à des civils, alors que son mouvement aurait bénéficié du soutien de l’Ouganda.
Le 12 décembre, le parquet national antiterroriste français avait requis la réclusion criminelle à perpétuité à son encontre, estimant que les offensives militaires baptisées « Effacer le tableau », pour lesquelles il a été reconnu coupable, s’inscrivaient dans le cadre d’attaques « généralisées et systématiques » dirigées contre des populations civiles, constituant ainsi des crimes contre l’humanité.
De son côté, Roger Lumbala a dénoncé un procès « politique », se disant victime d’une « instrumentalisation judiciaire ». Il a également contesté la légitimité du tribunal français à juger cette affaire.
Toutefois, selon plusieurs sources judiciaires, la justice française est fondée à connaître de ce dossier au nom du principe de la « compétence universelle », qui permet aux juridictions d’un Etat de poursuivre et juger les auteurs présumés de crimes internationaux, indépendamment du lieu des faits ou de la nationalité des victimes, dans l’intérêt de la communauté internationale.
Pour rappel, l’Est de la RDC demeure marqué par une insécurité persistante, malgré l’instauration de l’état de siège en mai 2021. La région est toujours le théâtre de violents affrontements opposant les forces armées congolaises à plusieurs groupes armés, dont le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces démocratiques alliées (ADF), sur fond de tensions sécuritaires, économiques et ethniques.
(AIP)
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