Abidjan, 16 déc 2025 (AIP) – Un atelier de présentation du System approach for better education results – school feeding (SABER-SF) s’est tenu mardi à Abidjan-Cocody, mettant en lumière l’impact de cet outil d’évaluation des politiques publiques sur l’amélioration des programmes d’alimentation scolaire en Côte d’Ivoire.
Élaboré par la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Partenariat pour le développement de l’enfant (PCD), le SABER-SF vise à aider les gouvernements à identifier les forces et les faiblesses de leurs politiques, systèmes et programmes de restauration scolaire, afin d’orienter les investissements vers les domaines prioritaires.
L’objectif principal de cet atelier était de présenter le rapport SABER 2024, issu de l’évaluation du programme national d’alimentation scolaire conduite par la Direction des cantines scolaires (DCS). Les travaux ont également permis de présenter les résultats de cette évaluation ainsi que le plan d’action qui en découle, en vue de partager ces conclusions avec l’ensemble des parties prenantes du secteur.
Selon le directeur des cantines scolaires, Jérôme Kobon Ayékoé, cette évaluation constitue « une approche systémique pour identifier les meilleures stratégies de mise en œuvre du programme de repas scolaire en Côte d’Ivoire ». Il a souligné que l’alimentation scolaire, au-delà de son caractère social, représente un puissant levier d’accès à l’éducation, contribuant à l’amélioration de la rétention scolaire, des apprentissages et de la santé des élèves grâce à une nutrition équilibrée.
M. Kobon Ayékoé a également rappelé que les cantines scolaires sont un instrument de justice sociale, permettant de réduire les inégalités, notamment en faveur des ménages et des filles vulnérables en milieu rural et périurbain. Il a toutefois reconnu que, malgré les acquis enregistrés depuis l’avènement des cantines scolaires en 1989, le programme reste confronté à de nombreux défis.
« Les résultats du SABER 2024 constituent une étape importante pour mesurer les progrès accomplis, identifier les défis persistants et élaborer une nouvelle feuille de route stratégique pour les cantines scolaires en Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué, estimant que cette démarche permettra de renforcer la durabilité et l’efficacité du programme au bénéfice du bien-être des enfants.
De son côté, l’expert nutritionnel au ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Dr Fokouo Kouadio, a relevé le défi majeur lié aux ressources financières destinées aux groupements agricoles gravitant autour des cantines scolaires. Il a également attiré l’attention sur la persistance de la carence nutritionnelle, notamment l’anémie, qui touche plusieurs écoles du pays.
« Il faut des ressources pour appuyer les groupements agricoles mobilisés autour des cantines scolaires et améliorer l’état nutritionnel des élèves, car l’anémie sévit encore dans de nombreuses écoles », a-t-il affirmé.
Dr Fokouo a toutefois assuré que le ministère ambitionne d’atteindre un plus grand nombre d’élèves, de mobiliser davantage les collectivités territoriales, d’élaborer une loi spécifique sur l’alimentation scolaire et de digitaliser le programme, afin d’en assurer un financement et une gestion plus efficaces.
L’outil SABER-SF analyse cinq piliers fondamentaux d’un programme national d’alimentation scolaire performant, à savoir les cadres politiques et réglementaires, la capacité financière, la capacité institutionnelle et la coordination, la conception et la mise en œuvre du programme, ainsi que le rôle des communautés.
Autant d’axes qui constituent, selon les participants, une base solide pour renforcer l’impact de l’alimentation scolaire sur l’éducation et la nutrition des enfants en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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