jeudi, décembre 18

Abidjan, 18 déc 2025 (AIP) – L’Association africaine des raffineurs et des distributeurs (ARDA) a présenté une feuille de route ambitieuse visant à bâtir un secteur aval africain pleinement bancable et attractif pour les investissements à grande échelle, selon un communiqué dont l’Agence ivoirienne de presse (AIP) a reçu copie jeudi 18 décembre 2025.

Le secteur aval étant l’ensemble des activités qui interviennent après la production d’un produit, notamment dans les secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz.

En tant que principale organisation représentative du secteur aval sur le continent, l’ARDA œuvre à la définition de normes techniques harmonisées, agit comme catalyseur d’investissements et collabore étroitement avec les pouvoirs publics sur les politiques sectorielles.

Sa mission est de construire un secteur aval intégré, durable et tourné vers l’avenir, capable de mobiliser des capitaux mondiaux, a fait savoir le secrétaire exécutif de l’ARDA, Anibor Kragha dans une déclaration écrite.

Pour atteindre cet objectif, l’association a identifié cinq priorités stratégiques majeures. La première concerne l’harmonisation des spécifications des carburants à travers l’adoption des normes AFRI à faible teneur en soufre, notamment l’AFRI-6 (10 ppm).

Cette démarche vise à créer de véritables marchés régionaux, réduire les coûts logistiques, améliorer la santé publique, soutenir la modernisation des raffineries africaines et aligner le continent sur les standards internationaux.

La deuxième priorité porte sur la reconstruction et la modernisation des infrastructures de bout en bout de la chaîne de valeur aval.

L’ARDA plaide pour des ports plus profonds, des jetées modernisées, des installations offshore de type SPM et CBM, des capacités de stockage accrues avec des cuves dépassant 150 000 m³, ainsi que des pipelines neufs ou réhabilités et une logistique multimodale dotée de mécanismes de redondance. Ces investissements sont jugés essentiels pour réaliser des économies d’échelle et renforcer la confiance des investisseurs.

La troisième priorité vise à instaurer une discipline réglementaire et financière propice à la bancabilité des projets.

À cet effet, l’ARDA encourage la mise en place de cadres réglementaires transparents et durables, le recours à des contrats EPC clés en main à prix fixe, des accords d’enlèvement bancables et une préparation rigoureuse des projets intégrant les dimensions technique, économique, environnementale et sociale. L’association promeut également des projets alignés sur les critères ESG, condition clé pour accéder aux financements durables.

La quatrième priorité concerne le déploiement de la cuisson propre à grande échelle. Considérant le gaz de pétrole liquéfié (GPL) comme une priorité sanitaire et climatique, l’ARDA soutient le développement d’infrastructures GPL et bio-GPL, encourage des réformes politiques favorables à leur adoption et appuie des partenariats structurants, dont l’initiative ARDA-GLPGP.

Celle-ci ambitionne de mobiliser un Fonds GPL d’un milliard de dollars afin d’identifier, analyser et financer des projets GPL bancables à travers l’Afrique.

Enfin, la cinquième priorité est axée sur la construction d’un solide pipeline de projets bancables. À travers sept groupes de travail thématiques – Raffinage et Spécifications, Stockage et Distribution, GPL, Régulation, Financement durable, HSEQ et Capital humain – l’ARDA promeut des cadres standardisés, partage une expertise technique de haut niveau et renforce les capacités humaines nécessaires à la transition énergétique du continent.

Dans cette dynamique, un registre de projets aval investissables est en cours d’élaboration, avec des schémas d’approvisionnement, d’écoulement et de gouvernance clairement définis. Par ailleurs, les plateformes de dialogue de l’ARDA, notamment les forums récemment organisés à Dakar (Sénégal) et à Lusaka (Zambie), contribuent à identifier les blocages majeurs et à accélérer les réformes favorables à l’investissement.

L’ARDA s’appuie également sur le Centre d’excellence du capital humain, basé à son siège à Abidjan, en Côte d’Ivoire, qui propose des programmes de formation et tient une base de données de professionnels panafricains afin de soutenir l’exécution des projets et former les futurs leaders du secteur.

Selon le secrétaire exécutif de l’ARDA, Anibor Kragha, le secteur aval africain constitue l’une des dernières grandes frontières mondiales d’investissement énergétique à forte croissance, portée par une demande démographique soutenue et un déficit structurel d’offre. Les besoins en capital sont estimés à plus de 100 milliards de dollars, avec des retombées économiques potentiellement transformatrices pour le continent.

Toutefois, souligne-t-il, « les capitaux ne se dirigeront que vers des environnements où la discipline est démontrée ». C’est dans cette optique que l’ARDA s’attèle à la construction d’un écosystème aval harmonisé, intégré et compatible avec les exigences ESG, conçu pour attirer des investissements durables et de long terme.

(AIP)

zaar

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