Abidjan, 23 déc 2025 (AIP)- La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a présenté mardi 23 décembre 2025, au Musée d’Abidjan-Plateau, l’arrêté n°750/MCF/CAB du 14 octobre 2025 déterminant le régime des entrepreneurs de spectacles vivant sur le territoire national, un texte destiné à offrir un cadre juridique clair, sécurisé et moderne aux acteurs du secteur.
Selon Mme Remarck, cet arrêté vise à corriger les fragilités structurelles qui exposaient jusque-là les entrepreneurs à l’insécurité contractuelle, aux pertes financières et aux conflits récurrents. « Nous avons fait le choix d’un encadrement responsable et moderne pour ce secteur stratégique, afin de sécuriser juridiquement les acteurs, de protéger vos investissements et de créer les conditions de développement pérenne du spectacle vivant », a-t-elle expliqué.
La ministre a tenu à lever toute ambiguïté sur la portée de la licence d’entrepreneur de spectacle vivant, soulignant qu’elle constitue avant tout un outil de reconnaissance. « La licence d’entrepreneur de spectacle vivant n’est pas une contrainte punitive. Elle est une reconnaissance officielle, un label de crédibilité et un outil de sécurisation de votre activité », a-t-elle affirmé.
Le texte introduit plusieurs innovations majeures, notamment la catégorisation des licences (A, B et C), adaptées aux exploitants de salles, producteurs et diffuseurs, l’homologation obligatoire des salles de spectacles pour garantir la sécurité du public et des artistes, ainsi que la billetterie informatisée, destinée à lutter contre la fraude et à renforcer la transparence économique du secteur.
La patronne de la culture a également souligné que cette réforme s’inscrit dans la continuité de la loi de juillet 2014 relative à la politique culturelle nationale et du décret d’octobre 2021 portant organisation des spectacles vivants. « Il n’y aurait pas eu d’arrêté s’il n’y avait pas eu la loi de 2014 sur la politique culturelle nationale », a-t-elle précisé.
Un délai transitoire de six mois est prévu pour permettre aux entrepreneurs de se conformer aux nouvelles dispositions. Pour la ministre, cette réforme marque une étape décisive vers la professionnalisation du spectacle vivant et son intégration pleine dans la dynamique économique nationale, en cohérence avec le Plan national de développement 2026-2030.
S’adressant aux professionnels, elle a rappelé la place stratégique de la culture dans la vision du chef de l’État. « Pour le président de la République, Alassane Ouattara, la culture est un pilier de développement, un facteur de cohésion sociale, un moteur économique et un puissant levier de rayonnement international », a-t-elle conclu.
L’arrêté instaure par ailleurs un régime de sanctions dissuasives contre l’exercice illégal du spectacle vivant, avec des amendes allant de 3 à 5 millions FCFA, la fermeture des lieux et le retrait de licence en cas de manquements graves ou de fraude. Il rend également obligatoire la billetterie informatisée à compter du 1er janvier 2026 pour les salles de plus de 200 places. La délivrance des licences, valables trois ans, est soumise à des conditions strictes de professionnalisation, d’assurance et de conformité juridique, sous le contrôle d’une commission spécialisée.
(AIP)
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