Bouaké, 25 déc 2025 (AIP)– Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a procédé, mercredi 24 décembre 2025, à la remise d’une ambulance médicalisée et de matériels biomédicaux au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bouaké ainsi qu’aux maternités de soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) de la ville de Bouaké, dans le cadre du projet « 2 heures pour la vie ». La valeur globale de cette dotation est estimée à plus de 40 millions de francs CFA.
Le don comprend une ambulance destinée à renforcer le système de référence et de contre-référence des maternités SONU-C de Bouaké, ainsi qu’un important lot de matériel médical destiné au service de pédiatrie du CHU de Bouaké. Il s’agit notamment de dix otoscopes, dix laryngoscopes néonatals, cent réanimateurs pour enfants et cent réanimateurs néonatals. Ces équipements visent à améliorer la prise en charge des urgences néonatales et pédiatriques au sein de l’établissement.
Selon les responsables du projet, cette dotation constitue la première phase des acquisitions prévues pour le service de pédiatrie du CHU de Bouaké. Une seconde phase est attendue au début de l’année 2026 avec la livraison de quatre chariots de soins d’urgence, d’un respirateur et de quatre nébuliseurs, afin de compléter l’appui technique apporté par le projet au plateau technique de l’hôpital.
Dans le cadre du renforcement des fonctions signalétiques des structures SONU, le projet a également acquis quinze ventouses obstétricales manuelles destinées aux structures sanitaires de la région. Le CHU de Bouaké recevra trois ventouses, le Centre hospitalier régional (CHR) de Bouaké deux ventouses, le Centre de santé urbain (CSU) de Nimbo deux ventouses, le CSU de Belleville deux ventouses, l’Établissement public hospitalier communal (EPHC) de Béoumi deux ventouses, l’EPHC de Sakassou deux ventouses, tandis que les CSU de Bodokro et d’Ayaou-Sokpa recevront chacune une ventouse. Une ventouse électrique est également en cours d’acquisition et sera mise à la disposition du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Bouaké au début de l’année 2026.
Intervenant au nom de la représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, le directeur de la santé de la reproduction, Dr Coulibaly Norbert, a exprimé les remerciements de l’institution à son partenaire financier, la firme pharmaceutique japonaise TAKEDA, pour sa contribution au financement du projet, aux côtés des gouvernements de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo et de l’UNFPA. Il a également transmis, au nom de Mme Cécile Compaoré Zoungrana, des encouragements à l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet « 2 heures pour la vie ».

À un an de la fin du projet, Dr Coulibaly Norbert a exhorté les acteurs à renforcer l’opérationnalisation du réseau des structures SONU de la région du Gbêkê afin d’en faire un modèle de réduction des décès maternels et néonataux. Il a réaffirmé l’engagement de l’UNFPA à poursuivre son appui au gouvernement ivoirien, aux autorités administratives et sanitaires ainsi qu’aux communautés dans leurs efforts visant à améliorer la survie des mères et des nouveau-nés dans le Gbêkê et sur l’ensemble du territoire national.
Il a, par ailleurs, félicité le directeur général de la Santé, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, ainsi que le gouvernement, pour le programme de renforcement du système de santé axé sur la modernisation des infrastructures sanitaires, l’équipement des formations sanitaires, le renforcement des ressources humaines, l’approvisionnement en médicaments et consommables, et l’amélioration de l’accès des populations aux services de santé maternelle et reproductive.
Selon les données présentées, la couverture de la première consultation prénatale (CPN1) dépasse 95 % en 2021, tandis que celle de la quatrième consultation prénatale (CPN4) s’établit à 56 %. La proportion d’accouchements assistés par un personnel qualifié est passée de 59 % en 2012 à 84 %. La consultation postnatale atteint 75 %, et le taux de mortalité maternelle a connu une réduction de 37 % en dix ans. La mortalité néonatale a diminué de huit points sur la même période. Dans la région du Gbêkê, la létalité obstétricale est passée de 5,80 % en 2022 à 1,16 % en 2024, soit une réduction de 80 % en trois ans, grâce aux interventions menées, notamment celles soutenues par le projet TAKEDA.
Lancé le 30 mai 2022 pour une durée de 5 ans, le projet « 2 heures pour la vie » vise à renforcer le réseau des structures SONU de la région de Gbêkê afin d’assurer une prise en charge des urgences obstétricales et néonatales en moins de deux heures. Le projet cible la réduction des trois principaux retards à l’origine des décès maternels, à savoir le retard dans la reconnaissance des signes de danger et la prise de décision de se rendre au centre de santé, le retard dans l’accès géographique aux structures sanitaires et le retard dans la prise en charge au sein des établissements de santé.
À ce titre, des actions communautaires sont menées pour améliorer la reconnaissance des signes de danger, notamment, à travers la promotion du plan de préparation à l’accouchement. La dotation en ambulances médicalisées vise à réduire les délais de transport des patientes vers les structures adaptées, tandis que le renforcement des compétences du personnel de santé et l’amélioration des plateaux techniques contribuent à réduire les délais de prise en charge dans les établissements sanitaires. La dotation en matériel biomédical et en consommables s’inscrit dans cette dynamique de renforcement du système de santé maternelle et néonatale.
(AIP)
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