Abidjan, 3 mai 2025 (AIP) – Elu avec 94,35 % des voix, Brice Clotaire Oligui Nguema sera investi ce samedi 3 mai 2025 à Libreville pour un mandat de sept ans.
Après 19 mois de transition à la suite du « coup de libération » du 30 août 2023, le président élu marque une rupture inédite dans l’histoire politique du Gabon, portée par une mobilisation diplomatique sans précédent et une volonté affichée de tourner la page Bongo.
Contrairement à la tradition qui situait les investitures au Palais du Bord de mer ou à l’Assemblée nationale, c’est le stade de la coopération sino-gabonaise d’Angondjé, dans la banlieue nord de Libreville, qui a été choisi pour cette investiture solennelle. Un choix symbolique, qui traduit une volonté de s’ouvrir davantage au peuple et de rompre avec les usages d’un pouvoir perçu comme distant.
La forte affluence de chefs d’État à cette cérémonie est révélatrice du poids géopolitique que prend le nouveau régime sur la scène continentale. Seize chefs d’État africains sont annoncés, soit quatre fois plus que lors de la dernière investiture d’Ali Bongo en 2016. À l’époque, seuls quatre chefs d’État avaient fait le déplacement et plusieurs dirigeants majeurs s’étaient fait représenter par des émissaires.
Sur le plan sécuritaire, les autorités gabonaises ont mis en place un dispositif exceptionnel, interdisant l’accès à de nombreux objets jugés dangereux, allant des bouteilles en verre aux fumigènes, en passant par les armes blanches et les briquets.
Âgé de 50 ans, Oligui Nguema, leader du « Rassemblement des bâtisseurs » (RDB), s’est imposé face à sept adversaires à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, dont Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre du régime Bongo, qui a récolté 3,11 % des suffrages.
L’investiture du nouveau chef d’Etat gabonais est le symbolise la fin d’une transition militaire et l’ouverture d’un cycle politique fondé sur la légitimation électorale, dans un pays en quête de stabilité et de reconstruction institutionnelle.
(AIP)
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