Abidjan, 30 oct (AIP)- Selon un bilan provisoire dressé le mercredi 29 octobre 2025, l’ouragan Mélissa a causé la mort d’au moins 27 personnes, dont 20 en Haïti, trois en Jamaïque, trois au Panama, une en République dominicaine, et dévasté de vastes zones.
A Haïti, pas directement frappé par le centre de l’ouragan, mais sévèrement touché par de fortes pluies, au moins vingt personnes, dont dix enfants, sont mortes et dix sont portées disparues, selon le directeur général de la Protection civile, Emmanuel Pierre. La crue de la rivière La Digue a emporté plusieurs maisons dans la localité côtière de Petit-Goâve, selon des habitants.
L’ouragan qui se trouve actuellement aux larges des côtes est de Cuba, est accompagné de vents à 155 km/h et des pluies torrentielles, continuent de s’abattre sur l’île, selon le Centre national des ouragans (NHC). Melissa est entrain de prendre la direction des Bahamas où une dangereuse tempête est attendue dès jeudi matin, selon le NHC, et continuera sa route vers les Bermudes, qu’il devrait atteindre jeudi soir, avec un léger renforcement possible.
Aux Bahamas et aux Bermudes, « les résidents doivent se mettre à l’abri et les préparatifs doivent être terminés avant la première occurrence prévue de vents de tempête tropicale», alerte le NHC.
L’ouragan a déjà causé des dégâts à Cuba. Elsa Listy Isacc Reyes, une cubaine de 42 ans, femme au foyer, affirme avoir tout perdu.
« Ma maison est devenue un amas de tôles et de planches. Il n’y a plus de murs, ni de toit. Toutes mes affaires et celle de ma famille sont trempées. Nous sommes vraiment désespérés. Dans la rue, il y a tellement de maisons détruites, de câbles et de poteaux à terre. On n’a pas d’électricité, mais on a de l’eau. Nous n’avons rien à manger et pas d’argent. C’est un désastre pour tout le monde », décrit-elle. Pour l’instant, elle affirme n’avoir vu personne de la protection civile, ni du gouvernement, mais ses voisins lui ont proposé de rester chez eux autant de temps qu’il faudra.
Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a de son côté déclaré que l’ouragan avait causé des « dégâts considérables » mais n’a pour l’heure déploré aucun bilan humain.
« Des gens sont dans des abris à travers le pays et pour le moment, nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant. Une première estimation d’un million de personnes sont touchées. Mais, les populations doivent rester fortes car nous reconstruirons, nous nous relèverons », a déclaré le Premier ministre de Jamaïque, Andrew Holness.
Pour le ministre de l’Éducation, des Compétences, de la Jeunesse et de l’Information, Dana Morris Dixon, « les dégâts sont plus importants dans l’ouest de la Jamaïque. La capitale Kingston n’a pas été gravement endommagée. Mais, de nombreuses infrastructures ont été gravement touchées à Montego Bay où un hôpital a été dévasté ».
« Plus de 25 000 personnes se trouvent dans des abris car de nombreuses maisons ont été détruites. Le chemin ne sera pas facile. Vu l’étendue des dégâts, cela va prendre beaucoup de temps », a affirmé le ministre jamaïcain des Collectivités locales, Desmond McKenzie.
L’ouragan Mélissa est le plus puissant à toucher terre en 90 ans quand il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, soit le plus élevé sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents soutenus d’environ 300 km/h. « Il y a eu une destruction immense, sans précédent des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie », a déclaré depuis Kingston, le coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes (dont la Jamaïque), Dennis Zulu.
(AIP)
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