Abidjan, 18 nov 2025 (AIP) – Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a réaffirmé, lors d’un panel organisé le 12 novembre 2025 en marge de la 30e Conférence des Parties (COP30) à Belém, au Brésil, son engagement à renforcer le financement climatique en faveur des pays africains touchés simultanément par les conflits et les effets du changement climatique.
Selon le vice-président du Groupe chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, Kevin Kariuki, l’institution panafricaine a déjà soutenu 41 projets d’adaptation et d’atténuation dans les pays fragilisés, pour un montant total de 322 millions de dollars, tout en mobilisant 1,6 milliard de dollars de cofinancement additionnel. La Banque a également constitué un portefeuille de deux milliards de dollars destiné à aider ces pays à faire face aux chocs climatiques.
Le panel, organisé autour du thème « Combler le fossé : faire en sorte que le financement climatique profite aux populations mal desservies », a réuni divers acteurs du financement climatique, des gouvernements et des agences multilatérales, dont la BAD. Il était coorganisé par ODI Global et le Mécanisme des Nations unies pour la sécurité climatique.
La directrice des risques et de la résilience mondiaux à ODI Global, Rebecca Nadin, a souligné la nécessité de prioriser les communautés les plus vulnérables, « celles qui vivent dans les zones où la crise sécuritaire s’ajoute aux désarrois climatiques ».
De son côté, Oumar Gadji Soumaila, directeur général du Fonds spécial pour l’environnement du Tchad, a rappelé que, dans certaines régions fragilisées comme le Bassin du Lac Tchad, les financements climatiques constituent parfois « les seuls appuis disponibles pour les communautés ».
Créé lors de la 16e reconstitution du Fonds africain de développement (FAD-16), le Guichet d’action climatique cible spécifiquement les pays à faible revenu, fragiles et particulièrement exposés au changement climatique.
Sur les ressources mobilisées, 75 % sont allouées à l’adaptation, 15 % à l’atténuation, et 10 % à l’assistance technique. La BAD indique que 64 % des financements dédiés à l’adaptation ont été octroyés sous forme de dons, compte tenu de la situation de fragilité des pays bénéficiaires.
Plusieurs pays africains avancent également dans leurs politiques liant climat et sécurité. Le Burkina Faso a déjà adopté un cadre national, tandis que l’Autorité du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger) prévoit d’adopter une politique régionale d’ici fin 2026.
Les échanges de Belém ont permis de renforcer la dynamique politique autour de la sécurité climatique. La Mauritanie a annoncé son intention d’adhérer à la plateforme sur la sécurité climatique, tandis que plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, l’Italie et la Croatie, ont annoncé de nouvelles contributions au Mécanisme des Nations unies pour la sécurité climatique.
La rencontre a également mis en avant l’importance de renforcer les plateformes nationales pour améliorer l’accès et l’efficacité du financement climatique dans les contextes de fragilité et de crise sécuritaire.
Le Mécanisme des Nations unies pour la sécurité climatique est une initiative conjointe de plusieurs institutions onusiennes, dont le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, le PNUD, le PNUE et le Département des opérations de paix.
(AIP)
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