Guibéroua, 16 déc 2025 (AIP) – Le lycée moderne de Guibéroua fait face à d’importants défis infrastructurels et pédagogiques avec ses 3600 élèves répartis dans 32 salles de classe physiques pour 49 classes pédagogiques, a relevé le proviseur, Koné Mamadou.
Seul établissement secondaire public de la circonscription pédagogique de Guibéroua-Galébré-Dignago, cet ancien lycée municipal devenu lycée moderne en 2022 peine à offrir des conditions d’apprentissage optimales à ses élèves.
Dans un entretien accordé vendredi 12 décembre 2025 à l’AIP, le proviseur Koné Mamadou a détaillé les difficultés auxquelles son établissement est confronté, depuis plusieurs années, à un déficit d’infrastructures. Avec 32 salles physiques pour 49 classes pédagogiques, certaines salles accueillent jusqu’à 90 élèves, soit près du double des normes recommandées pour un enseignement de qualité, a-t-il souligné, ajoutant également qu’à cette insuffisance, des équipements dégradés, notamment des tableaux détériorés qui compliquent le travail pédagogique quotidien.
La question du personnel enseignant préoccupe aussi l’administration du lycée. Seize classes se retrouvent actuellement sans professeur de mathématiques, nécessitant le recrutement de cinq enseignants supplémentaires pour combler ce déficit. Le proviseur se montre toutefois optimiste quant à une amélioration de la situation. “Nous avons espoir qu’au retour des congés de Noël, nous serons servis avec la vague des contractuels qui seront déployés”, a-t-il indiqué.
Au-delà des questions pédagogiques, la sécurité des élèves et du personnel constitue une préoccupation majeure, puisque l’établissement ne dispose d’aucune clôture, exposant l’espace scolaire à de multiples intrusions.
“Le manque de clôture favorise la traversée du lycée par les motocyclistes, les véhicules de toutes sortes, les animaux en divagation – moutons, bœufs, chiens errants”, a expliqué M. Koné. Il a même cité le cas d’une vache ayant mis bas devant un bâtiment, constituant une menace pour les élèves pendant toute une matinée en raison de son agressivité.
Cette situation qualifiée “d’insécurité permanente” par le chef d’établissement représente selon lui “le nœud gordien” des conditions de travail au lycée.
Face à ces multiples défis, le proviseur a lancé un appel aux fils, cadres et élus de la région, dont certains sont positionnés dans la haute administration du pays ou dans la diaspora.
“Je les prie tous de faire un tour dans notre lycée afin de lui donner l’image d’un établissement des temps modernes”, a-t-il sollicité, rappelant que plusieurs de ces cadres sont eux-mêmes d’anciens élèves de l’établissement.
Le lycée moderne de Guibéroua illustre les enjeux de l’accès à une éducation de qualité dans les zones rurales et semi-urbaines, où la massification de la scolarisation se heurte le plus souvent aux contraintes infrastructurelles et de ressources humaines.
(AIP)
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