San Pedro, 14 mars 2025 (AIP) – Un plan d’aménagement visant à restaurer la forêt classée de Monogaga, d’un coût de 31 milliards de FCFA, a été validé par les acteurs locaux, lors d’un atelier, en présence du ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, jeudi 13 mars 2025, à San Pedro.
Ce plan d’aménagement, élaboré par un département dédié du ministère des Eaux et Forêts, sera mis en œuvre sur une période de 10 ans, dans le cadre d’une convention entre l’État et la fondation Roots Wild, qui devra mobiliser 28 milliards FCFA pour ce projet.
Il prévoit de compartimenter la forêt, d’une superficie de près de 40.000 hectares, en différentes zones : une zone d’agroforesterie, une zone d’écotourisme, une zone d’agro-forêt permanente ou enclaves, une zone strictement protégée, et une zone d’agro-forêt temporaire.
Les populations sont autorisées à demeurer dans la zone agro-forêt temporaire et à poursuivre l’exploitation de leurs plantations de cacaoyers, à condition de ne pas en créer de nouvelles. Toutefois, elles devront planter des arbres dans ces plantations et s’acquitter d’un loyer annuel de 30.000 FCFA par hectare de parcelle mise en valeur, à verser à l’État.
Les zones agro-forêt permanentes, d’une superficie de 13.000 hectares, sont destinées aux populations autochtones qui y ont bâti leurs villages depuis des décennies. Elles continueront d’y vivre et d’exploiter leurs parcelles tout en pratiquant l’agroforesterie.
Ce projet permettra de reboiser 22.950 hectares dans la zone d’agro-forêt temporaire et, à terme, de restaurer 62 % de cette forêt. Les investissements au profit des populations locales s’élèveront à 11 milliards de FCFA et seront consacrés à la réalisation de diverses infrastructures de développement notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’hydraulique.
Une commission, constituée par arrêté préfectoral et présidée par le préfet de la région de San Pedro, Ousmane Coulibaly, assurera le suivi de la mise en œuvre du projet.
Le ministre des Eaux et Forêts a exhorté les populations à adhérer pleinement au projet en soutenant la fondation Roots Wild pour l’atteinte des objectifs. Il a souligné qu’il avait pris toutes les mesures pour répondre à leur doléance majeure portant sur les enclaves, en leur accordant 13.000 hectares au lieu de 8.000 hectares initialement prévus.

La forêt classée de Monogaga, d’une superficie de près de 40 000 hectares, a été créée en 1973. Elle a été transformée en agro-forêt en septembre 2024, favorisant la commercialisation du cacao issu de ces parcelles. La convention relative à sa restauration avec la fondation Roots Wild a été signée en février 2024.
Cette forêt est dégradée par des activités anthropiques qui occupent 86 % de sa superficie cultivée et par des dizaines de campements abritant plus de 45.000 habitants.
Ce projet est un exemple de contribution du secteur privé à la réhabilitation de la forêt ivoirienne, dans le cadre de la stratégie du gouvernement visant à porter la couverture forestière à 20 % du territoire et à 6.500.000 hectares de forêts d’ici 2030.
(AIP)
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