San Pedro, 11 mai 2025 (AIP) – Le colloque international pluridisciplinaire tenu du mardi 06 au vendredi 09 mai 2025 à l’Université de San Pedro a conclu que l’Afrique peut exploiter le potentiel de l’Intelligence artificielle (IA) pour un développement durable et inclusif, à condition de mettre en place les mesures et dispositions nécessaires.
Les participants, notamment des enseignants-chercheurs, chercheurs, doctorants, professionnels du secteur, administrateurs et responsables politiques venus de Côte d’Ivoire, d’Europe, d’Asie et des États-Unis, ont dressé un état des lieux de l’usage de l’IA en Afrique. Ils ont mis en lumière les avancées réalisées, les avantages comparatifs, mais aussi les insuffisances et les impacts négatifs potentiels de ces technologies sur les sociétés africaines.
Plusieurs recommandations ont été formulées autour des sept grands axes de réflexion de la rencontre, à savoir l’apport de l’IA à l’éducation, la formation et la recherche, l’économie, la santé, la gouvernance, l’environnement, la communication, l’art et la culture, ainsi que l’agriculture durable.
Concernant l’axe éducation-formation-recherche, les États sont appelés à mettre en œuvre des politiques de formation des enseignants et animateurs des instituts technologiques, afin de développer chez les apprenants un esprit critique leur permettant d’utiliser efficacement les connaissances générées par l’IA. Il est également recommandé d’intégrer l’IA dans les curricula universitaires pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi.
Pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA tout en réduisant ses impacts négatifs et en restant compétitifs dans l’économie mondiale, les participants ont souligné la nécessité d’adopter des politiques inclusives. Celles-ci devraient prendre en compte la formation, le développement des compétences numériques, le renforcement des infrastructures, ainsi que l’élaboration de stratégies nationales adaptées.
Une réforme du marché du travail s’impose également, afin d’améliorer l’adéquation entre formation et emploi, et de favoriser la reconversion des travailleurs vers les métiers du numérique, notamment ceux liés à l’IA.
L’Afrique est également appelée à intégrer cette technologie pour renforcer la sécurité alimentaire, à travers des solutions innovantes comme les systèmes de prévision météorologique intelligents, la télédétection, la cartographie et l’analyse des sols.
Des efforts devront également être consentis pour adopter des cadres réglementaires clairs garantissant une utilisation encadrée et sécurisée des données. Il s’agira en outre de réaliser des investissements majeurs pour combler le retard de l’Afrique et résoudre les problèmes de fracture numérique.
Enseignant-chercheur à l’Université de Cocody et expert auprès de l’Union africaine (UA) en charge de la division science, technologie et espace, Dr Mahaman Bachir Saly, a souligné que l’IA constitue une opportunité que l’Afrique doit saisir, en mettant l’accent sur la responsabilité, l’encadrement et la sensibilisation aux dangers et aux avantages de cette technologie.

Il a rappelé que l’UA a déjà élaboré une stratégie continentale sur l’IA, servant de guide pour l’appropriation responsable de cette technologie par les pays africains. Cette stratégie permet également à l’UA de suivre la mise en œuvre par les États membres et de les accompagner selon leur niveau de préparation.
Ce colloque visait à encourager une réflexion approfondie sur les moyens pour l’Afrique d’exploiter l’Intelligence artificielle dans une perspective de développement durable et inclusif, tout en identifiant les défis à relever pour garantir que ces avancées technologiques profitent à l’ensemble de la population.
Il a été initié par le Fonds pour la Science, la Recherche et l’Innovation (FONSTI), en collaboration avec le Programme d’Appui Stratégique à la Recherche Scientifique (PASRES), l’Université polytechnique de San Pedro et d’autres partenaires.
Il s’agit de la troisième édition de ces rencontres internationales pluridisciplinaires organisées par le FONSTI. La première édition s’est tenue en 2022 à Yamoussoukro, sur le thème de la promotion de la bonne gouvernance pour un développement durable et inclusif des pays africains. Elle a été suivie par l’édition de Korhogo en 2023, axée sur les crises sécuritaires en Afrique.
(AIP)
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