San Pedro, 08 juil 2025 (AIP) – Le directeur exécutif de l’Interprofession de la filière pêche de Côte d’Ivoire, Coulibaly Abdramane, a encouragé les acteurs du secteur à investir davantage dans la pisciculture afin d’accroître la production nationale et d’assurer la continuité de leurs activités durant le Repos biologique, une mesure gouvernementale interdisant toute activité de pêche artisanale fluviale et maritime pendant un mois en Côte d’Ivoire.
M. Coulibaly a lancé cet appel le samedi 5 juillet 2025 à San Pedro, lors d’une rencontre de sensibilisation destinée aux mareyeurs et autres acteurs de la filière, les exhortant au respect scrupuleux de cette mesure environnementale.
Il a demandé que les projets de pisciculture soient élaborés et soumis rapidement au financement de l’Interprofession, afin de permettre un démarrage de la production au moins six mois avant la période annuelle du Repos biologique, de manière à ce qu’elle coïncide avec cette période de suspension des activités. Ces projets bénéficieront de financements remboursables sans intérêt.
Le directeur exécutif a souligné que ces investissements permettront de dynamiser la production nationale de poisson et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations, qui représentent actuellement plus de 85% de la consommation nationale.
L’objectif fixé par l’Interprofession est de porter la part de la production locale à 30 %, voire 40 % de la consommation nationale.
M. Coulibaly a également indiqué que l’Interprofession accorde une priorité particulière à l’insertion des jeunes et des femmes. À cet effet, plusieurs projets ont été élaborés, notamment un programme d’insertion de 3 000 jeunes dans la pêche, d’une valeur de neuf milliards de Francs CFA, réparti sur la période 2025-2030.
Ce programme prend aussi en compte la commercialisation du poisson sur l’ensemble du territoire ivoirien, avec un accent mis sur la vente du thon. Le financement de ces initiatives repose notamment sur une stratégie de mobilisation de fonds incluant des prélèvements sur les importations.
La présidente des mareyeuses de San Pedro, Niamké Bénie Monique, a pour sa part plaidé en faveur de soutiens de l’État, en vivres ou en numéraire, afin de permettre aux membres de l’association de subvenir à leurs besoins durant la période d’arrêt imposée par le Repos biologique. Elle a également souhaité une révision du calendrier de cette mesure, en proposant qu’elle soit déplacée au mois de mai ou de juin, périodes généralement moins actives dans la filière.
Les mareyeurs ont célébré leur départ en vacances à travers une fête marquant le début du Repos biologique, en vue d’une reprise plus dynamique des activités au mois d’août.

En vigueur depuis trois ans, le Repos biologique est une mesure gouvernementale instituant l’interdiction de toute activité de pêche artisanale fluviale et maritime sur une période d’un mois, du 1er au 31 juillet de chaque année. Elle vise à favoriser la reconstitution des stocks halieutiques marins et fluviaux en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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