Soubré, 18 oct 2025 (AIP) – La réserve naturelle du Cavally, jadis exploitée à des fins agricoles, retrouve peu à peu sa biodiversité grâce aux actions de restauration engagées par l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et ses partenaires, a-t-on appris à l’issue d’un atelier d’évaluation du plan d’opération 2025 tenu le 17 octobre à Soubré.
Selon le directeur technique de l’OIPR, Amon Koutoua Benoît, représentant le directeur général, le conservateur général Tondossama Adama, la mise en œuvre des activités au troisième trimestre affiche une performance globale de 85 %. Ce taux reflète la progression des efforts de surveillance, de reboisement et de reconversion des anciennes parcelles agricoles en végétation naturelle.
Créée en 2023 et confiée à l’OIPR depuis 2024, la réserve naturelle du Cavally couvre une zone forestière autrefois classée, longtemps soumise à des occupations agricoles. Sa restauration bénéficie du soutien technique et logistique d’organisations partenaires, dont Earthworm foundation, la Wild Chimpanzee foundation (WCF), les forces de défense et de sécurité, ainsi que les autorités locales et préfectorales.
« Les interpellations d’exploitants illégaux se font rares. Les populations ont compris qu’il s’agit désormais d’un espace protégé », a indiqué M. Amon, soulignant le rôle croissant des communautés dans la préservation de la forêt.
Les premiers signes de retour de la faune sont observés, notamment la présence accrue de chimpanzés et de buffles, confirmée par les agents de surveillance. Ces indicateurs témoignent d’un rétablissement progressif des équilibres écologiques, après des décennies de dégradation.
Parallèlement, des projets communautaires sont menés avec le conseil régional du Cavally pour renforcer la résilience des populations riveraines et réduire la pression humaine sur la forêt. Des opérations de reboisement assisté sont également conduites sur les zones limitrophes, en lien avec le Centre suisse de recherche scientifique (CSRS).
L’OIPR prévoit, dans les prochains mois, la mise en place d’un comité de gestion locale associant les communautés, les autorités et les partenaires techniques, afin d’assurer une gouvernance participative et durable de la réserve.
Cette approche intégrée vise à consolider les acquis de la restauration et à garantir la protection à long terme de cet espace forestier du sud-ouest ivoirien, devenu un site pilote de régénération écologique.
(AIP)
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