Abidjan, 29 nov 2025 (AIP)- Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a exprimé vendredi 28 novembre 2025, de fortes réserves sur la nature du coup d’État survenu en Guinée-Bissau.
Alors que Dakar a accordé l’exil au président déchu Umaro Sissoco Embaló, M. Sonko a estimé que les événements du 26 novembre ne relèvent pas d’un véritable putsch, mais plutôt d’une « combine » orchestrée pour empêcher la transmission du pouvoir, rapportent des médias.
Selon le chef du gouvernement sénégalais, la version officielle présentée par les militaires Bissau guineens ne tient pas.
Il a ainsi rejoint les critiques de l’opposition bissau-guinéenne, qui accuse le président sortant d’avoir fabriqué une crise pour éviter de céder la victoire au candidat Fernando Dias, qui affirme avoir remporté l’élection présidentielle.
« Il faut bien dire que ce qui s’est passé est une combine. Ce n’est pas normal. Ils ont même arrêté Domingos Perreira, qui n’était même pas candidat ! Il doit être libéré au plus vite », a dénoncé Ousmane Sonko, vendredi, à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une séance de “questions d’actualité”.
Le Premier ministre sénégalais a affirmé soutenir pleinement la demande du candidat à l’élection présidentielle Fernando Dias, qui exige la publication des résultats électoraux.
Pour lui, la Commission électorale doit poursuivre son travail et que le processus doit aller à son terme afin de “rendre au gagnant sa victoire”.
La junte militaire bissau-guinéenne, installée au pouvoir depuis mercredi, a annoncé une transition de 12 mois.
La CEDEAO a immédiatement condamné la prise de pouvoir et suspendu la Guinée-Bissau de toutes ses instances décisionnelles. L’organisation sous-régionale a dépêché une délégation pour tenter d’obtenir un retour rapide à l’ordre constitutionnel et pourrait, en cas d’impasse, envisager des sanctions économiques similaires à celles imposées au Niger.
(AIP)
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