Guitry, 11 juil 2025 (AIP) — En fin de matinée, vers 11 heures, le correspondant de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) s’est rendue dans la périphérie de Guitry, sur un site agricole de 5 000 m², exploité avec passion et détermination par Mlle Kouakou N’Goran Marceline et sa collaboratrice Fatim Zuma. Actif depuis le 28 février 2023, ce champ maraîcher modèle célèbre aujourd’hui ses deux ans d’existence et s’impose comme un symbole de réussite féminine dans l’agriculture locale.
Une formation solide et une volonté inébranlable
Titulaire d’un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en agriculture obtenu à l’Institut International des Affaires Entrepreneuriales (2IAE) d’Azaguier Ahoua, près d’Abidjan, Kouakou N’Goran Marceline a acquis des compétences variées: hévéaculture, cultures maraîchères (gombo, tomates, aubergines, salade), café-cacao et palmier à huile. Une formation qui lui a permis de poser les bases d’un projet agricole ambitieux.
« Au départ, ce n’était pas facile. J’ai commencé seule avec un petit champ de gombo. Mais avec persévérance, et l’aide de ma sœur de combat Fatim Zuma, nous avons réussi à bâtir quelque chose de solide », confie Marceline, les mains pleines de terre et le sourire aux lèvres.
Un champ qui nourrit, forme et inspire
Aujourd’hui, ce champ maraîcher est devenu une véritable source d’approvisionnement pour le marché de Guitry et pour de nombreuses commerçantes venues des villages environnants. Madame Bonou, livreuse de gombo, témoigne avec enthousiasme. « Depuis que je travaille avec ces dames, tout va bien. Elles nous ravitaillent en produits frais et de qualité. Ce sont des femmes battantes, sérieuses et respectueuses de leurs engagements. »
Au-delà de la production, le site offre également des opportunités d’emploi à plusieurs jeunes femmes et hommes. Ils participent aux activités agricoles quotidiennes — désherbage, entretien, nettoyage — sous la supervision bienveillante des deux entrepreneures. Leur approche repose sur l’organisation du travail, le respect de l’environnement et une gestion rigoureuse des cultures, gages de leur succès.
Un appel à l’appui des autorités et des partenaires
Malgré leur réussite, Marceline et Fatim font face à plusieurs défis, notamment le manque d’espace pour développer leur activité. Elles lancent un appel aux autorités locales, aux structures agricoles, aux ONG et à toutes les bonnes volontés pour bénéficier d’un terrain plus vaste afin d’accroître la production; de matériel agricole pour faciliter le travail; et d’un appui technique et financier pour renforcer la formation des jeunes et créer davantage d’emplois.
« Ce champ, ce n’est pas juste pour nous. Il fait vivre plusieurs familles et montre que la femme rurale peut réussir si elle est soutenue », explique Fatim Zuma.
Les deux jeunes entrepreneures nourrissent de grandes ambitions, à savoir étendre leur activité à d’autres cultures vivrières et créer une mini-coopérative pour la transformation de produits maraîchers.
Un modèle d’espoir pour l’agriculture locale
Dans un contexte où l’État encourage l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes, l’initiative de Marceline et Fatim s’inscrit pleinement dans la dynamique d’un développement agricole durable et inclusif. Leur engagement, leur savoir-faire et leur esprit d’équipe font d’elles des modèles pour la jeunesse rurale de Guitry et du Loh-Djiboua, incarnant un message d’espoir et de résilience pour les générations futures.
(AIP)
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