Man, 26 nov (AIP)-Un café-causerie organisé par le Centre d’excellence des femmes de Man, avec la participation de l’ambassade du Canada, a réuni, mardi 25 novembre 2025, des femmes et des jeunes filles pour comprendre et dénoncer les violences numériques, dans le cadre des activités de la 35e édition de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles.
« Aujourd’hui, le Centre d’excellence des femmes de Man a réuni 50 femmes et jeunes filles, afin d’échanger sur comment identifier une violence numérique, quelles sont les conséquences qui peuvent rejaillir sur la personne qui en ait victime, mais également aborder les voies de recours qui existent », a expliqué la directrice du centre, Vaï Valérie Bih.
Ces 50 femmes et jeunes filles ont suivi les échanges en posant des questions et en exposant leurs expériences, montrant leur volonté de maîtriser les mécanismes des violences numériques et les moyens de les signaler.
« A partir d’aujourd’hui, nous ne devons plus avoir peur face à certaines situations en lien aux violences numériques. Nous devons dénoncer puisqu’il existe une loi qui nous soutient et nous protège », a affirmé Zogbé Prisca, une participante.
Également pour Duo Bernadette, une autre participante, ”lorsque tu es victime, tu dois dénoncer la personne” afin de se libérer la tête et éviter d’aller au suicider.

Selon la présidente du Centre d’excellence des femmes de Man, sa structure a déjà eu a enregistré plusieurs plaintes de femmes, victimes de violences numériques, surtout en ce qui concerne les injures sur les réseaux sociaux, mentionnant aussi des piratages de comptes et des cas de harcèlement.
“Nous leur avons montré les voies de recours qui est d’abord de pouvoir bloquer la personne mais également revoir le système de confidentialité qu’elles ont sur les réseaux et aller ensuite vers les structures compétentes pour tracer ces harceleurs”, a-t-elle indiqué.
Le conseiller politique de l’ambassade du Canada en Côte d’Ivoire, Yves Duval, a salué l’initiative et affirmé l’engagement de son pays aux côtés des organisations non gouvernementales et des autorités ivoiriennes à lutter contre les violences à l’égard des femmes et jeunes filles. Il a conseillé les participantes à ne point garder le silence sur un quelconque cas de violence à leur égard que ce soit en ligne ou hors ligne.
“Brisez le silence, parlez (…) pour extérioriser ses sentiments et ne pas donner la victoire aux agresseurs”, a-t-il insisté.
En Côte d’Ivoire, 9 600 cas de violences basées sur le genre ont été pris en charge en 2024, dont 920 viols, 2 030 agressions physiques et 153 mariages forcés, rappelle-t-on.
Le Centre d’excellence des femmes de Man prévoit, durant la campagne, des rencontres en petits groupes et des émissions radiophoniques destinées à poursuivre la sensibilisation dans la région du Tonkpi.
(AIP)
ebd/cmas

