Abidjan, 19 déc 2024 (AIP)- La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a exprimé, mercredi 18 décembre 2024, la compassion du président Alassane Ouattara, ainsi que la solidarité du Premier ministre Robert Beugré Mambé et du gouvernement à la famille biologique, à la veuve Médarde et aux proches du peintre Monné Bou, décédé le 17 novembre à Abidjan, à l’âge de 76 ans.
S’exprimant lors d’une cérémonie d’hommage artistique organisée à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), la ministre a salué l’engagement de l’illustre disparu qui a consacré toute sa vie à la peinture et à l’art.
Elle a notamment rappelé un souvenir marquant.

« Je me souviens du 7 mars 2024 et de ce bonheur, ce privilège, devrais-je dire, que j’ai ressenti en assistant à ce qui fut sa dernière exposition au Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire. Ce fut la célébration de ses 50 ans de peinture, sous le commissariat de Christel Mangoua. Au soir de son passage terrestre, il a fait preuve de courage et de détermination. Il tenait à célébrer la peinture et à montrer qu’il n’avait rien perdu de son talent. Comme un adieu… Oui, la création artistique devait être au-dessus de tout », a déclaré Mme Remarck, en présence de la famille et de la veuve de l’artiste.
Pour la ministre, l’hommage rendu à Monné Bou offre une occasion unique de mettre en lumière son talent exceptionnel et sa contribution à l’enrichissement des arts, tout en restant fidèle à ses racines et à son terroir.
« À travers chaque toile, chaque coup de pinceau, il nous dévoilait une part de lui-même, une vision unique du monde, un regard sur notre époque, parfois lumineux, parfois sombre, mais toujours authentique, toujours humain », a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné que l’artiste était “exceptionnel, un homme d’une humilité rare, un créateur généreux, toujours prêt à transmettre, à échanger, à partager son savoir”, et qu’il avait inspiré de nombreux jeunes artistes.
Né en 1948, Monné Bou est l’un des pionniers des arts plastiques ivoiriens. Il a contribué, aux côtés d’autres artistes comme James Oura, à façonner le paysage artistique de la Côte d’Ivoire.
Diplômé de l’École des beaux-arts d’Abidjan et de l’École des arts de Luminy, il se distinguait par sa technique du « jet », inspirée par l’expressionnisme abstrait de Jackson Pollock. Cette méthode alliant abstraction et figuration a donné naissance à des œuvres à la fois dynamiques et narratives.
En 1993, l’une de ses œuvres a été utilisée pour illustrer les affiches des Grapholies, le plus grand événement consacré aux arts plastiques organisé en Afrique, tandis que la Poste de Côte d’Ivoire a rendu hommage à son travail en reproduisant ses œuvres sur des timbres-poste.
(AIP)
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