Abidjan, 21 fév 2025 (AIP) – L’espace constitue une opportunité inestimable pour l’Afrique, avec un potentiel de croissance économique et technologique considérable, a souligné Dr Tidiane Ouattara, président du Conseil de l’agence spatiale africaine, basée au Caire en Égypte, lors de l’ouverture de la première édition du Salon international de l’intelligence artificielle, de la défense et de l’espace (SIADE), organisée du jeudi au vendredi 21 février 2025 à Abidjan-Port-Bouët.
Selon Dr Tidiane Ouattara, l’espace génère plus de 22 milliards de dollars de bénéfices nets sur le continent. Cependant, ce chiffre ne représente que 0,02 % du potentiel spatial de l’Afrique, qui demeure un marché encore largement inexploité.
« Nous devons nous préparer pour pouvoir aborder, au moment opportun, ce secteur qui donne un nouveau souffle à nos économies longtemps basées sur les matières premières », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la structuration de l’industrie spatiale africaine pour assurer une croissance durable.
L’expert du domaine spatial a fait savoir que l’espace offre de nombreux avantages dans divers domaines clés du développement. Dans l’agriculture et la nutrition, l’exploitation des technologies spatiales permet d’améliorer la productivité agricole et de renforcer la compétitivité de l’Afrique sur les marchés internationaux. Les données satellitaires offrent ainsi aux agriculteurs et aux négociants un avantage stratégique sur les bourses mondiales.
Sur le plan de la gouvernance, le spatial permet une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles, tout en développant des scénarios prévisionnels pour anticiper les évolutions environnementales et économiques.
« L’espace permettra de gérer de façon rationnelle et durable les ressources naturelles, mais aussi de développer des scénarios prévisionnels pour que vous puissiez, en termes de gouvernance, conseiller le gouvernement et prendre des décisions pour les citoyens », a-t-il expliqué précisément au président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Dr Eugène Aka Aouélé, présent à la cérémonie.

Pour Dr Ouattara, l’espace joue également un rôle clé dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. Grâce aux satellites, il est possible d’anticiper les crises, de surveiller les catastrophes en temps réel et d’organiser les secours après les sinistres.
« L’espace permet de prévenir les catastrophes naturelles, de gérer les situations d’événements catastrophiques et post-catastrophiques, lorsque nous constatons les dégâts, et de développer des scénarios pour sauver les populations », a-t-il ajouté.
En matière de sécurité civile et de sûreté, les applications issues des technologies spatiales sont omniprésentes dans la vie quotidienne. Les détecteurs de fumée avancés, les aspirateurs à main de haute performance, l’éclairage intelligent, les matériaux renforcés pour les pneus ou encore les systèmes GPS en sont des exemples concrets. « Ces technologies sont aujourd’hui incontournables pour localiser les événements, les personnes et les engins », a-t-il rappelé.
L’industrie spatiale a également révolutionné la médecine et la santé publique. La télémédecine, la télé-épidémiologie, l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les rayons X, les pompes cardiaques ou encore les pompes à insuline portables sont autant d’innovations directement issues des recherches menées dans l’espace.
« Lorsque nous allons dans l’espace, nous sommes sans gravité et certaines expériences sont plus que productives. Lorsque nous revenons sur terre, nous les appliquons dans le domaine de la médecine », a expliqué Dr Ouattara.
L’expansion du secteur spatial permet également d’améliorer la connectivité à travers des technologies de communication avancées. Grâce aux satellites, il est possible d’apporter des solutions plus rapides et efficaces pour les télécommunications en Afrique.
« Grâce à l’espace, nous pouvons développer des outils de connectivité les plus avancés et les plus rapides. L’espace, les satellites de communication deviennent soit une alternative, soit une complémentarité », a conclu Dr Ouattara, insistant sur la nécessité d’accélérer l’adoption de ces technologies pour l’avenir du continent.
Le SIADE 2025 marque ainsi une étape clé dans la prise de conscience des opportunités offertes par l’espace pour l’Afrique. À travers cette première édition, experts et décideurs ont souligné l’urgence d’un engagement fort en faveur du développement de l’industrie spatiale africaine, afin de garantir la souveraineté technologique du continent et de maximiser ses bénéfices économiques et sociaux.
L’événement se poursuit avec des panels et discussions autour des stratégies d’intégration de l’intelligence artificielle et du spatial pour relever les défis de demain.
Cet événement, initié par SaH Analytics sous le thème “Quelle stratégie IA pour la défense et pour l’espace en Afrique”, a réuni plusieurs membres du gouvernement, experts, décideurs et innovateurs du continent africain.
(AIP)
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