Abengourou, 18 juil 2025 (AIP)-L’INADES-Formation Côte d’Ivoire plaide pour une transition agroécologie comme solution durable à la crise de sécurité alimentaire et environnementale provoquée par l’usage massif des pesticides chimiques de synthèse, a affirmé le chargé de programme, Asseman Asseman Parfait, mercredi 16 juillet 2025, lors d’une campagne de sensibilisation à la mairie d’Abengourou.
La campagne lancée depuis le 25 mars par le réseau INADES qui comprend dix pays africains est dénommé a pour thème « Conscience alimenTERRE ». Elle a pour thème « La densité des pesticides chimiques de synthèse pour les humains et l’environnement constitue une entrave aux droits à une alimentation saine et durable ». Elle est portée en Côte d’Ivoire par la légende du football Didier Drogba, choisi comme ambassadeur.
M. Asseman a dénoncé les limites des pesticides chimiques longtemps présentés comme une solution miracle contre les mauvaises herbes et les insectes ravageurs. « Si les pesticides étaient la panacée, on aurait trouvé un produit capable de stopper le Swollen Shoot, maladie qui ravage actuellement les plantations de cacao en Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Il a souligné que l’agriculture ivoirienne repose encore fortement sur des intrants chimiques, mettant en danger les écosystèmes et la santé humaine. Il a rappelé des cas d’intoxications alimentaires signalés dans le pays. « Les pesticides s’infiltrent dans le sol, contaminent la nappe phréatique et affectent la chaîne alimentaire. Des résidus ont même été détectés dans le lait maternel », a alerté le chargé de programme de l’INADES.
Face à ce constat, le représentant de l’INADES propose des solutions agroécologies, testées avec succès dans plusieurs régions du pays. Il s’agit notamment de la rotation des cultures, de la fertilisation biologique comme le compost Bocashi, let de l’usage de bio pesticides à base des feuilles de neem, de cendre, de savon ou encore de piment.
« Il est temps de produire autrement, sans détruire », a insisté M. Asseman, appelant à une agriculture saine et durable pour préserver la santé, la terre et l’avenir. Il a également préconisé une réforme des politiques agricoles, une meilleure formation des techniciens ainsi qu’une sensibilisation renforcée des producteurs et des consommateurs.
Il a invité l’ensemble des acteurs, producteurs, consommateurs, responsables politiques et décideurs à prendre conscience des enjeux. Il a par ailleurs exhorté les candidats à l’élection présidentielle d’octobre à intégrer l’agroécologie dans leur programme de développement.
Selon un rapport de l’ONU publié en 2017, les pesticides chimiques sont responsables de plus de 200 000 décès chaque année, dont 99 % surviennent dans les pays en développement. La campagne « Conscience alimenTERRE » vise ainsi à contribuer à la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire et à promouvoir un changement de comportement en faveur d’une alimentation durable, respectueuse de l’environnement et garante de la souveraineté alimentaire des générations futures.
La campagne de sensibilisation « Conscience alimenTERRE » à Abengourou a été présidée par le sous-préfet d’Aniassué, Mme Khaltoum Yasmine Diaby.
(AIP)
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