Bouaké, 19 oct 2025 (AIP)- Une trentaine d’observateurs électoraux ont pris part samedi 18 octobre 2025 à une session de formation organisée à leur intention à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké par le Centre AHOU, avec l’appui technique des Bénévoles de l’éducation aux médias et à l’information (BEMI) et le soutien financier de l’Union européenne (UE) à travers European Partnership for Democracy (EPD).
Selon la présidente du Centre AHOU, Dr Anne-Nadège Assahon, cette session de formation s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Regards Croisés », un programme d’observation du processus électoral ivoirien.
Dr Assahon a expliqué que ce projet vise à observer et à analyser la participation et l’inclusion des femmes et des jeunes dans le processus de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Il s’agira, notamment, d’étudier la présence et l’implication de ces groupes à toutes les étapes du processus électoral, depuis la campagne jusqu’au scrutin, en passant par la gestion des bureaux de vote.
Elle a rappelé que 75,6 % de la population ivoirienne est constituée de jeunes, mais que leur participation aux précédentes élections demeure faible, aussi bien comme électeurs que comme candidats. Le projet « Regards Croisés », financé par l’Union européenne à travers EPD, a été conçu sur cette base par le Centre AHOU, déjà engagé auprès des jeunes et des femmes,
De façon concrète, le projet vise à observer et analyser les différentes phases du processus électoral, d’identifier les obstacles structurels et contextuels limitant la participation des femmes et des jeunes, de documenter les initiatives favorisant leur inclusion et de formuler des recommandations stratégiques et opérationnelles pour les processus électoraux futurs.
« Nous allons documenter la participation des jeunes et des femmes dans quatre localités principales, notamment, Bouaké, Korhogo, Abidjan-Cocody et Abidjan-Yopougon. Il y aura aussi une observation au niveau national, grâce à une collaboration avec la Commission électorale indépendante (CEI) pour l’accès à certaines données », a indiqué Dr Assahon.
Elle a ajouté que près de 150 observateurs seront déployés sur le terrain le jour du scrutin. Ces observateurs passeront au moins 45 minutes dans chaque bureau de vote, sans observation statique, afin de recueillir des données sur la présence et la participation des jeunes et des femmes parmi les électeurs, les agents électoraux et les représentants des candidats.
La majorité des observateurs formés effectuent leur première mission. La formation visait à leur présenter les principes fondamentaux de l’observation électorale, les rôles et responsabilités d’un observateur, ainsi que les outils de collecte des données qui seront utilisés pendant le scrutin.
Les observateurs disposeront de formulaires numériques pour saisir leurs observations en temps réel à l’aide de leurs téléphones. Ils devront noter, entre autres, le nombre de jeunes et de femmes présents dans les bureaux de vote, leur rôle au sein des équipes électorales et leur niveau de participation au vote.
En dehors des bureaux de vote, ils mèneront également des entretiens avec des votants et des non-votants dans les différentes localités concernées, afin de recueillir leurs motivations, leurs perceptions du scrutin et les raisons de leur participation ou de leur abstention.
Dr Assahon a précisé que les résultats de ces observations permettront de produire un rapport d’analyse et des recommandations destinées à renforcer la participation citoyenne des jeunes et des femmes dans les processus électoraux à venir.
Pour Simpara Mamadou, l’un des observateurs formés, cet engagement est une contribution à la consolidation de la démocratie en Côte d’Ivoire. « Je me suis engagé en tant que bénévole pour participer à la vitalité démocratique de mon pays et pour rendre nos élections crédibles aux yeux de la communauté nationale et internationale. Sans crédibilité, il y a toujours une remise en cause de notre démocratie. Notre jeune démocratie a besoin d’observateurs nationaux et internationaux », a-t-il déclaré.
Le projet « Regards Croisés », coordonné par le Centre AHOU, bénéficiera de l’appui de plusieurs partenaires techniques, dont BEMI et la CEI, pour la collecte, l’analyse et la diffusion des données relatives à la participation électorale des jeunes et des femmes.
(AIP)
rkk