Abidjan, 12 juin 2024 (AIP)- Le gouvernement ivoirien, à travers son porte-parole Amadou Coulibaly, a souhaité, mercredi 12 juin 2024, à Abidjan,« une classe politique beaucoup plus responsable qui évite de se jouer du peuple en voulant exploiter toutes les situations » après l’adoption du nouveau code pénal par l’Assemblée nationale et le Sénat.
« Je souhaite que nous ayons une classe politique beaucoup plus responsable qui évite de se jouer du peuple en voulant exploiter toutes les situations », a déclaré Amadou Coulibaly à la présidence au Plateau.
S’exprimant face à la presse, lors du compte rendu du conseil des ministres, M. Coulibaly a expliqué que la modification du code pénal a porté uniquement sur l’alinéa 1 de l’article 185 pour étendre l’apologie aux nouvelles donnes actuelles dont la notion du terrorisme, en plus des crimes de meurtres, de pillages et d’incendies.
« Pour que notre dispositif pénal soit en cohérence avec notre société, où de nouveaux crimes sont apparus, il est apparu important d’élargir la notion donc d’apologie à tous les crimes qu’on a pu constater depuis l’adoption de ce code pénal qui date de 1981. Ça concerne juste l’alinéa1. L’alinéa 2 dont parle l’opposition n’a fait l’objet d’aucune modification », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du gouvernement a souligné qu’il y a eu une proposition de modifier l’alinéa 2 de l’article 185 introduite par l’opposition, mais elle n’était pas en adéquation avec les procédures de l’Assemblée nationale.
« Il y a eu une proposition de modifier l’alinéa 2. Mais les procédures de l’Assemblée nationale sont claires. Vous ne pouvez amender que le texte qui a été proposé à amendement notamment dans le cas d’espèce l’alinéa1. Si vous voulez modifier un autre texte, c’est à vous d’introduire votre proposition. Donc ces députés s’ils connaissent les textes (…), c’est à eux d’introduire leur proposition. Mais c’est sur ce qui est venu de l’exécutif qu’ils peuvent se prononcer », a-t-il spécifié.
Pour lui, contrairement à ce que veulent faire croire les partis de l’opposition, le gouvernement ne cherche pas à les museler et que la liberté d’expression est une réalité en Côte d’Ivoire et qu’elle « se vit”.
« En tout cas personne ici, depuis que le président Ouattara est à la tête de ce pays, n’a été emprisonné pour son opinion. Donc la liberté d’expression est une réalité. Le président y croit profondément », a-t-il conclu.
L’opposition, de son côté, notamment le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) assure que ce code pénal porte atteinte à la liberté d’opinion et à l’expression politique. Elle entend saisir à cet effet le Conseil constitutionnel.
(AIP)
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