Abidjan, 24 oct 2025 (AIP) – Depuis le campagne pour la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025, plusieurs pages et comptes Facebook multiplient la diffusion de fausses informations relatives au processus électoral ivoirien. Ces comptes, souvent administrés depuis l’étranger, notamment au Burkina Faso et au Mali, propagent des contenus visant à semer la confusion et à discréditer les institutions ivoiriennes citant comme source l’Agence ivoirienne de presse (AIP).
Depuis septembre 2025, la désinformation s’est accentuée, avec la diffusion de publications truquées, de fausses déclarations attribuées à des responsables politiques, et de montages photo et vidéo manipulés. Ces fausses informations, massivement partagées sur les réseaux sociaux, visent principalement à saper la crédibilité du processus électoral et à polariser l’opinion publique.
Principaux comptes à l’origine des fausses informations
Les vérifications de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP), en collaboration avec les structures de veille numérique comme la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), ont permis d’identifier plusieurs pages actives dans la désinformation.
Parmi les plus influentes figurent Le Cadavre ambulant, une page créée en 2023, comptant environ 45 000 abonnés, qui publie régulièrement des montages photo et des propos attribués faussement à des autorités ivoiriennes ou à des médias.
Amadou Maïga, avec 71 000 abonnés, diffuse des fausses informations et des images sorties de leur contexte. Zone Presse, suivie par 288 000 abonnés, reprend fréquemment des informations non vérifiées. Brutal Réalité, page anonyme de 54 000 abonnés, relaie des contenus viraux fabriqués, pareil pour Cash Ivoire qui compte 574 000 abonnés et est spécialisée dans les fausses informations. Tinguin Biiga, administrée depuis Ouagadougou, multiplie les publications visant à décrédibiliser les autorités ivoiriennes. First Magazine le vrai, une imitation du média ivoirien bien connu, diffuse des contenus falsifiés. Le Cauchemar des apatrides s’est illustré par la publication de rumeurs de tirs réels à Gagnoa causant des morst. Ibrahima Maïga, influenceur suivi par 1 300 000 abonnés, partage régulièrement des vidéos montées et des fausses informations.
Un dispositif de riposte nationale
Face à cette vague de désinformation, les autorités ivoiriennes ont renforcé leur veille numérique avec la PLCC. De son côté, l’ANSSI sensibilise les internautes aux dangers de la manipulation de l’information en période électorale.
L’AIP, à travers sa rédaction fact-checking, déconstruit quotidiennement ces fausses informations. Plusieurs de ses articles ont permis de rétablir la vérité, notamment sur les publications erronées de Le Cadavre ambulant et Amadou Maïga, déjà vérifiées dans des fiches d’info précédentes, de même que Tinguin Biiga dont le compte n’est plus accessible.
Portée de la désinformation
Neuf pages Facebook principales ont été identifiées comme sources de désinformation électorale. Ensemble, elles cumulent environ 1 500 000 abonnés, représentant un potentiel de diffusion massive. Près de 80 % des contenus sont diffusés depuis des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Plus de 30 fausses publications ont été recensées entre septembre et octobre 2025. Certains de ces acteurs seraient affiliés au BIR-C (Bataillon d’Influence Régional-Cyber), un groupe virtuel lié à l’entourage du président burkinabé Ibrahim Traoré. Selon des observateurs, le BIR-C gère un réseau de comptes en Afrique de l’Ouest. Sa stratégie présumée est de promouvoir le modèle burkinabé tout en favorisant l’instabilité chez ses voisins. En Côte d’Ivoire, leur mission serait de discréditer les élections et d’influencer l’opinion pour créer la défiance envers les institutions.
Trois structures nationales, à savoir l’AIP, la PLCC et l’ANSSI, sont engagées dans la lutte quotidienne contre la manipulation de l’information.
Conclusion
La prolifération de fausses informations dans le cadre de la présidentielle ivoirienne représente une menace réelle pour la sérénité du processus électoral. L’AIP rappelle aux internautes l’importance de vérifier les sources avant de partager une information et invite chacun à s’informer auprès des canaux officiels et des médias crédibles.
(AIP)
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