Abidjan, 12 nov 2025 (AIP) – Des Chercheurs en sciences sociales, des médecins, des vétérinaires, des biologistes, des environnementalistes, des économistes et des représentants d’organisations internationales se sont réunis mercredi 12 novembre 2025, à Abidjan, pour un atelier consacré à la création d’un réseau national de recherche sur le concept “One Health” ou “Une seule santé”.
Cette approche intégrée reconnaît les liens étroits entre la santé humaine, animale, végétale et environnementale, et vise à renforcer la collaboration intersectorielle pour prévenir les crises sanitaires.
La coordinatrice de la plateforme nationale “une seule santé” de Côte d’Ivoire (Pluss-CI), Ouattara Djénéba, a insisté sur la nécessité d’une vision globale de la santé.
« La santé de l’homme, des animaux, des plantes et de l’environnement est intimement liée. Lorsqu’un maillon de cette chaîne est affecté, tout l’écosystème en subit les conséquences. Il faut agir à la source, dans les milieux animal et environnemental, pour protéger la santé humaine », a-t-elle expliqué.
Évoquant les leçons tirées de la pandémie de Covid-19, elle a regretté le manque de coordination scientifique observé :
« Le monde entier a été pris de court, faute d’informations scientifiques adaptées. En Côte d’Ivoire, certaines questions sont restées sans réponse. Il est temps aujourd’hui de structurer cette collaboration », a-t-il déclaré.
Pour concrétiser cette ambition, Mme Ouattara a annoncé l’élaboration d’une cartographie nationale des acteurs de la recherche, la définition d’axes thématiques prioritaires, ainsi que la création d’une banque de projets destinée à faciliter la mobilisation de financements.
Présent à l’atelier, le chargé de la gestion des risques infectieux au bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Bah Yves Kouadio, a salué cette initiative.
« L’OMS encourage la production de données scientifiques fiables pour renforcer la santé globale. Notre principale attente est une coordination effective des actions “One Health” afin de prévenir, à la source, les maladies d’origine animale ou environnementale», a-t-il déclaré.
Le représentant du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bamba Aboudramane, a quant à lui souligné la nécessité de créer des réseaux pluridisciplinaires et des pôles de compétences :
« La recherche isolée n’est plus adaptée. Nous privilégions désormais la pluridisciplinarité, l’inclusion du genre et la durabilité. Les projets intégrés bénéficieront de financements prioritaires », a-t-il indiqué.
Cet atelier qui va durer trois jours, constitue une étape décisive vers la structuration d’une synergie nationale “One Health”, appelée à renforcer la résilience du système de santé ivoirien et à mieux anticiper les crises sanitaires futures.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Sécurité Sanitaire Mondiale (GHSA) et à la suite de la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a instauré en 2017 une coordination multisectorielle « Une seule Santé », visant à prévenir, détecter et répondre aux menaces d’événements de santé publique.
En 2019, cette coordination a évolué pour devenir une véritable Plateforme « Une seule Santé » (PLUSS), à la faveur du décret n° 2019-293 du 03 avril 2019, qui en a défini les attributions et l’organisation. La Plateforme « Une seule Santé » a pour mission de coordonner, selon une approche multisectorielle et transdisciplinaire, l’ensemble des interventions sanitaires en vue de prévenir, détecter et combattre les menaces sanitaires émergentes ou ré-émergentes.
(AIP)
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