Abidjan, 28 avr 2025 (AIP) – Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a appelé lundi 28 avril 2025, à l’adoption de nouvelles stratégies destinées à relancer et structurer durablement le secteur de l’Exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE), à l’ouverture d’un atelier organisé autour du thème ‘’Quelle contribution de la petite mine au développement du secteur minier en Côte d’Ivoire ?’’.
S’adressant aux participants, Sangafowa Coulibaly a rappelé que l’EMAPE est, en Côte d’Ivoire, réservée aux ressortissants nationaux et aux entreprises de droit ivoirien à capitaux majoritairement ivoiriens, soulignant que cette activité représente un levier stratégique pour le développement économique du pays, notamment pour les communautés locales.
Toutefois, a-t-il regretté, l’impact réel de ce sous-secteur demeure marginal. « De 2022 à ce jour, ce sont 456 autorisations d’exploitation artisanale et à petite échelle qui ont été délivrées, contre 229 entre 2015 et 2021 », a-t-il indiqué. Malgré cette avancée, il a relevé que la production issue de l’EMAPE, bien qu’ayant progressé de 392 kg en 2022 à 730 kg en 2024, ne représente encore que 1,2 % de la production minière nationale, estimée à 59 tonnes en 2024.
Comparant ce chiffre à ceux de pays voisins, le ministre a noté que le Mali affiche une contribution de 10,34 %, le Burkina Faso de 15,17 % et le Ghana atteint les 35 %, soulignant ainsi que « des freins majeurs entravent encore le plein essor de la petite mine.
Sangafowa Coulibaly a également attiré l’attention sur l’image négative associée à cette activité. « Malheureusement, l’EMAPE est encore perçue par une large frange de nos populations comme synonyme d’orpaillage illégal, d’insécurité, de désorganisation sociale et de dégradation environnementale, souvent du fait de l’utilisation de produits toxiques », a-t-il déploré.

Face à ce constat, il a précisé que les travaux de l’atelier auront pour objectif de dresser un état des lieux exhaustif du secteur, d’en dégager les forces et les faiblesses, de cerner les enjeux économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels, et surtout d’identifier les obstacles majeurs à sa formalisation et à sa durabilité.
Le ministre a formulé plusieurs pistes de réflexion, notamment la traçabilité de la production, l’optimisation du cadre fiscal, la préservation de l’environnement et la gestion communautaire, en vue de formuler des recommandations concrètes pour renforcer les politiques publiques et les mécanismes d’accompagnement.
Plusieurs opérateurs miniers et une délégation de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels, conduite par Tanoé Amon Paul Désiré, prennent part à ces assises qui s’achèveront le mercredi 30 avril, avec l’adoption de recommandations structurantes pour l’avenir de l’EMAPE en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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