Sikensi, 22 mai 2025 (AIP) – Le centre Esther de Sikensi, dédié à l’hébergement et à la formation de jeunes filles en situation de vulnérabilité, a été la cible d’un cambriolage, le 11 mai 2025, alors que les pensionnaires étaient à l’église.
Profondément affectée, la directrice de l’établissement, Dakouri Paola Dominique, a exprimé son indignation face à cet acte qu’elle qualifie d’« attaque contre la dignité et l’avenir de jeunes filles en quête d’un meilleur avenir ». Ce vol « détruit tout le travail d’éducation et d’autonomisation entrepris dans le centre. Nous ne cachons pas des millions. Nous vivons dans la foi et la recherche de moyens pour continuer notre mission », a-t-elle déclaré avec émotion.
Les cambrioleurs ont profité de l’absence des pensionnaires pour forcer fenêtres et portes, fouiller les lieux de fond en comble, et s’emparer de près de 300 000 FCFA, fruit des activités génératrices de revenus (élevage de poulets, vente de jus de cacao, de parfums) menées par les jeunes filles, ainsi que des économies personnelles de la directrice.
Présidente de l’ONG Cœur d’Esther, Mme Dakouri a dénoncé une attaque contre les structures éducatives et sociales qui œuvrent à restaurer la dignité humaine, tout en appelant à un renforcement urgent de la sécurité autour des internats et centres éducatifs, souvent exposés à des actes de vandalisme.
Malgré cette épreuve, la directrice reste résolument engagée. Elle a annoncé l’organisation, le 31 mai 2025 à Abidjan-Cocody, d’une journée de mobilisation de ressources pour la construction d’un nouveau centre, « plus grand, mieux équipé et digne de l’avenir que méritent ces jeunes filles ».
Le Centre Esther accueille actuellement une trentaine de jeunes filles scolarisées dans des établissements secondaires de Sikensi, dont plusieurs candidates au BEPC et au baccalauréat 2025. Nombre d’entre elles sont orphelines, filles-mères ou vivent dans une grande précarité.
« C’est triste d’être pris pour cible alors que nous nous battons pour nourrir, encadrer, scolariser et redonner confiance à ces jeunes filles souvent abandonnées. Mais nous continuerons », a conclu Mme Dakouri, avec une détermination intacte.
(AIP)
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