Bonon, 05 juin 2025 (AIP) –Les enseignants du département de Bonon lancent un appel aux autorités éducatives pour la création d’un centre de correction à proximité, pour éviter de parcourir au moins 60 km chaque jour pour corriger les épreuves du brevet d’études du premier cycle (BEPC) 2025 à Bouaflé.
Contraints de quitter leur domicile dès 5h00 du matin, ces correcteurs vivent une situation particulièrement éprouvante pour atteindre le centre de correction de Bouaflé. “Chaque matin, je prends ma moto, à mes frais, pour rejoindre Bouaflé. Avec la flambée des prix du carburant, cela devient difficile. Certains collègues restent dormir à Bouaflé dans des conditions précaires”, a témoigné Goli Landry, enseignant d’histoire-géographie au lycée moderne de Bonon.
Selon lui, la charge financière et logistique pèse lourdement sur ces enseignants motivés par le sens du devoir. “Nous répondons à l’appel de l’État, mais nous formulons une doléance : corriger le BEPC à Bonon”, plaide, pour sa part, Bedi Alfred, professeur d’anglais et responsable de l’unité pédagogique d’anglais dans le département.
Au-delà des contraintes financières, la question sécuritaire inquiète le plus les enseignants qui font le déplacement à Bouaflé. “La voie nationale A6 est très fréquentée. Nous sommes exposés à de nombreux risques”, alerte le professeur d’espagnol, Koné Mohamed, réclamant que l’État prenne des dispositions pour leur sécurité.
Il y a deux ans, un accident impliquant des collègues a eu lieu, alors que les enseignants avaient organisé un convoi en minicar pour effectuer le déplacement au centre de correction, ont rappelé les professeurs, qui ont également évoqué les intempéries de la saison des pluies qui compliquent encore davantage ces trajets quotidiens.
Le préfet du département, Yapi Claude Ogou, a officiellement saisi la direction régionale de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (DRENA) de Bouaflé, afin d’obtenir un centre de correction et de délibération (CCD) à Bonon.
Avec cinq centres de composition et plus de 3 200 candidats au BEPC dans le département, les enseignants estiment que Bonon remplit largement les critères pour accueillir un tel centre.
Contacté par l’AIP, un agent de la DRENA de Bouaflé reconnaît la pertinence des doléances tout en rappelant les contraintes. “Il y a des contraintes techniques et budgétaires relevant de la direction des Examens et concours (DECO). Mais nous saluons la conscience professionnelle des enseignants de Bonon”, a-t-il déclaré sous l’anonymat.
Dans l’attente d’une réponse favorable de la DECO, les enseignants de Bonon continuent d’assurer leur mission avec abnégation, portant l’espoir que leur voix sera enfin entendue.
(AIP)
Or/kp