Bouna, 22 août 2025 (AIP) – Le quotidien des femmes de Konondouo et localités environnantes, dans la sous-préfecture de Bouko (département de Bouna), vient radicalement de changer grâce à une hydraulique villageoise améliorée (HVA) fonctionnant à l’énergie solaire, inaugurée mercredi 20 août 2025.
Ces femmes qui parcouraient chaque jour trois kilomètres pour s’approvisionner en eau dans un marigot, auront de l’eau sur place grâce à une initiative de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avec l’appui financier du Département d’État des États-Unis, à travers son Bureau des affaires internationales en matière de stupéfiants et d’application de la loi (INL), et en partenariat avec le ministère ivoirien de l’Hydraulique.

L’ouvrage qui comprend un forage, un réservoir de 10 m³ alimentant deux bornes fontaines équipées chacune de six robinets, ainsi que deux abreuvoirs pour accueillir jusqu’à 100 bœufs chacun, constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les habitants. Il desservira environ 1 275 bénéficiaires des localités de Konondouo, Nonsondouo, Bissandouo, N’Nadandouo, Degbodouo et de Konondouo campement), dont 20 % de demandeurs d’asile venus du Burkina Faso.
Cet investissement vise à répondre au double défi de l’accès à l’eau potable pour les populations et de l’abreuvement du bétail, dans une région où la rareté des ressources peut être source de tensions, a expliqué le représentant de l’OIM.
Dans le Nord et le Nord-Est de la Côte d’Ivoire, l’arrivée de flux de demandeurs d’asile conjuguée aux conflits agropastoraux rend l’accès équitable à l’eau encore plus stratégique pour la paix sociale.
Présidant la cérémonie d’inauguration, le secrétaire général de préfecture, Michel Ziao, représentant le préfet de région, a salué « une infrastructure qui contribue à la stabilité et à la cohabitation harmonieuse » entre populations hôtes et demandeurs d’asile. Il a exhorté les communautés à un usage responsable de l’ouvrage afin d’en garantir la durabilité.

Le chef du village, Dah Tiliouté, n’a pas caché son émotion. « Avant, nos femmes partaient chaque jour au marigot, à 3 km d’ici, avec des bassines lourdes sur la tête. C’était un fardeau quotidien qui nous épuisait. Aujourd’hui, ce calvaire appartient au passé », s’est-il réjoui, exprimant sa gratitude à l’OIM et à ses partenaires.
Au-delà du confort apporté, l’hydraulique solaire libère du temps précieux pour les femmes et les jeunes filles, souvent chargées de la corvée d’eau. Ce temps pourra désormais être consacré aux activités économiques, éducatives et sociales, renforçant ainsi leur autonomie.
En inscrivant ce projet dans le plan de réponse aux urgences du Nord et du Nord-Est de la Côte d’Ivoire, l’OIM entend contribuer à la résilience communautaire et à la consolidation de la paix dans cette zone frontalière sensible.
Pour les femmes de Konondouo, l’accès à l’eau n’est plus une lutte quotidienne, mais un acquis durable. Une petite révolution silencieuse, mais déterminante, dans leur vie de tous les jours.
(AIP)
On/kp