Abidjan, 11 sept 2025 (AIP) – Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, a rejeté le jeudi 11 septembre 2025, la décision du Conseil constitutionnel invalidant sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti aux 2-Plateaux-Vallons, il a dénoncé une « manipulation frauduleuse » et annoncé une série d’actions judiciaires et politiques.
Selon M. Affi, le Conseil constitutionnel a invalidé plus de 29 000 parrainages sur les 46 546 qu’il lui attribue, en évoquant des doublons, des erreurs de cartes d’identité et des parrainages fictifs. « Ces chiffres sont proprement hallucinants », s’est insurgé le président du FPI, assurant que le dossier analysé par le Conseil constitutionnel n’est pas celui déposé auprès de la Commission électorale indépendante (CEI).
Le candidat recalé affirme avoir transmis à la CEI une clé USB comportant 44 382 parrainages valides, soit 120% du minimum requis. « Entre les deux institutions, il y a un différentiel de 2 164 parrainages. Le crime était presque parfait, presque parfait seulement ! », a-t-il ironisé, brandissant la décharge de dépôt délivrée par la CEI.
Pour lui, cette situation « relève d’une falsification » et s’inscrit dans une stratégie de verrouillage du processus électoral par le président sortant, Alassane Ouattara. « Les trois présidents des partis d’opposition que sont le PDCI-RDA, le PPA-CI et le FPI sont éliminés », a-t-il dénoncé, estimant que le chef de l’État « a choisi ses adversaires afin de mieux verrouiller le processus électoral ».
Le président du FPI a annoncé le dépôt d’une plainte contre X auprès du procureur de la République et a exigé la suspension du processus électoral, le temps que la justice fasse la lumière sur les « manipulations » constatées.
Au-delà de sa situation personnelle, Affi N’Guessan a appelé à une union des forces de l’opposition. « Notre objectif reste le même: empêcher un quatrième mandat inconstitutionnel et immoral », a-t-il martelé, plaidant pour une stratégie commune afin de faire barrage à la candidature d’Alassane Ouattara.
Cette prise de position intervient alors que d’autres candidats recalés dont Laurent Gbagbo et Assalé Tiémoko Antoine, ont également évoqué des irrégularités dans le traitement de leurs parrainages.
Sur les 60 personnes qui ont déposé leur dossier de candidature à la CEI entre le 26 juillet et le 26 août, 55 ont été invalidés par le Conseil constitutionnel présidé par Chantal Nanaba Camara. Selon la liste publiée le lundi 8 septembre, les cinq candidats retenus sont Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello, Mmes Simone Ehivet Gbagbo et Henriette Adjoua Lagou.
Les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours.
(AIP)
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