Bouaké, 10 oct 2025 (AIP)- Le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, à travers le Programme national de santé de la mère et de l’enfant (PNSME), a organisé, jeudi 09 octobre 2025, à Bouaké, un atelier de formation à l’intention de 33 prestataires du District sanitaire de Bouaké-Sud sur la prise en charge de l’hémorragie du post-partum avec les nouveaux produits, notamment, la carbétocine thermostable et l’acide tranexamique, ainsi que sur le plan d’accouchement.
Cette session de renforcement de capacités, qui s’inscrit dans le cadre du projet « Safe Birth Africa », vise à améliorer la gestion des urgences obstétricales et néonatales dans la région sanitaire de Gbêkê. Les bénéficiaires de cette formation sont des sages-femmes, maïeuticiens, infirmiers et pharmaciens exerçant dans les structures sanitaires du district de Bouaké-Sud.
Le coordonnateur du bureau du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) de Bouaké, Dr Boua Enan, a indiqué que cette formation répond à une préoccupation liée à la persistance d’un taux élevé de mortalité maternelle et néonatale dans la région. Selon lui, l’une des principales causes de ces décès reste l’hémorragie du post-partum, d’où la nécessité d’améliorer la prise en charge à travers l’introduction de nouvelles molécules.
« Au niveau de la région de Gbêkê, nous avons constaté un fort taux de décès maternels et néonataux. L’une des causes principales, ce sont les hémorragies du post-partum. Pour y remédier, nous avons bénéficié de l’appui de l’Union européenne et de l’organisation United dans le cadre du projet « Safe Birth Africa », qui a permis l’introduction de deux nouvelles molécules, la carbétocine thermostable et l’acide tranexamique, pour une meilleure gestion de ces hémorragies », a-t-il expliqué.
Dr Boua Enan a précisé que grâce à cet appui, le gouvernement de Côte d’Ivoire a pu acquérir des quantités suffisantes de ces produits (plus de 40 000 unités de carbétocine thermostable). Il a ajouté que, pour assurer une utilisation efficace, il est nécessaire de former les prestataires de santé à leur administration et à leur conservation.
« Avec le soutien du Programme national de santé de la mère et de l’enfant, des pôles régionaux de formateurs ont été constitués et formés. Ces pôles régionaux ont pour mission d’organiser des formations en cascade dans les districts sanitaires. Dans la région de Gbêkê, six districts sanitaires sont concernés, dont celui de Bouaké-Sud », a-t-il précisé.
Au cours de cette session, les formateurs régionaux, parmi lesquels la coordinatrice de la santé mère-enfant du District sanitaire de Bouaké-Sud, Bayoko Maïmouna Traoré, ont actualisé les connaissances des participants sur les fonctions essentielles des soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU), ainsi que sur les soins prénatals. Ils ont également renforcé les compétences cliniques des prestataires en matière de gestion de l’hémorragie du post-partum immédiat avec les nouveaux produits et sur l’élaboration du plan d’accouchement.
Le pharmacien du District sanitaire de Bouaké-Sud, Dr Valéry Zokou, représentant le directeur du district, Dr François Brizalékou, a salué l’organisation de cette formation. Il a souligné la pertinence de l’introduction de la carbétocine thermostable, qui vient combler certaines limites observées avec l’ocytocine, jusque-là utilisée pour la prévention et la gestion des hémorragies du post-partum.
« Cette formation vient à point nommé. La carbétocine présente l’avantage d’une meilleure stabilité et d’une efficacité accrue, notamment dans les conditions climatiques locales où la chaîne du froid peut poser des difficultés », a-t-il indiqué.
La formation des prestataires du District sanitaire de Bouaké-Sud s’inscrit dans une série d’ateliers prévus dans les six districts sanitaires de la région de Gbêkê. A terme, 132 prestataires, majoritairement des sages-femmes, seront formés pour une meilleure prise en charge des hémorragies post-partum immédiates et une maîtrise accrue du plan d’accouchement.
L’hémorragie du post-partum constitue, selon les données sanitaires nationales, l’une des principales causes de décès maternels en Côte d’Ivoire. Le ministère de la Santé, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, multiplie les initiatives pour renforcer les capacités du personnel de santé et améliorer la qualité des soins obstétricaux et néonataux dans les formations sanitaires du pays.
(AIP)
rkk