Abidjan, 10 oct 2025 (AIP) – Le président français, Emmanuel Macron, a reconduit le vendredi 10 octobre 2025, Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, quelques jours après sa démission, une décision qui a aussitôt provoqué de vives réactions dans la classe politique française, notamment au sein des partis d’opposition.
Selon l’annonce faite par l’Élysée peu après 20h (locale, GMT+2), M. Lecornu a accepté sa reconduction « par devoir » et s’est engagé à former une nouvelle équipe gouvernementale devant « incarner le renouvellement et la diversité des compétences ». Cette décision intervient dans un contexte de crise politique persistante, marquée par des désaccords au sein même de la majorité présidentielle.
Peu après l’annonce, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a réagi sur franceinfo, estimant qu’elle ne voyait « aucun argument pour ne pas censurer » le nouveau gouvernement. Elle a toutefois indiqué que son parti attendrait le discours de politique générale du Premier ministre avant de se prononcer sur une éventuelle motion de censure.
Les formations La France insoumise (LFI) et Rassemblement national (RN) ont, pour leur part, annoncé leur intention de déposer immédiatement une motion de censure. Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a dénoncé sur le réseau social X « un nouveau bras d’honneur aux Français », tandis que Jordan Bardella, président du RN, a qualifié la reconduction du gouvernement Lecornu II de « mauvaise plaisanterie » et de « honte démocratique ».
Des rumeurs d’accord entre le Parti socialiste (PS) et le Premier ministre ont également circulé dans la presse, mais ont été rapidement démenties par les députés socialistes, qui ont affirmé qu’« il n’y a aucun deal » ni garantie de soutien.
De son côté, Sébastien Lecornu a déclaré sur X qu’il entendait « mettre un terme à la crise politique » et qu’il travaillerait à donner un budget à la France d’ici la fin de l’année, tout en promettant que les sujets évoqués lors des consultations politiques récentes seraient « ouverts au débat parlementaire ».
Le président Emmanuel Macron, qui avait reçu dans l’après-midi les chefs des principaux partis (à l’exception de LFI et du RN), estime qu’il existe encore « un chemin possible » pour « tisser des compromis et éviter la dissolution » de l’Assemblée nationale, selon son entourage.
Nommé le 9 septembre, Sébastien Lecornu avait nommé son gouvernement le dimanche 5 octobre, avant de rendre le tablier le lendemain suite à des réactions controversées.
(AIP)
cmas