Yamoussoukro, 5 déc 2025 (AIP) – Un atelier d’imprégnation et d’orientation sur la santé et la sécurité au travail (SST) destiné aux acteurs du secteur de la foresterie et du bois s’est ouvert jeudi 4 décembre 2025 à Yamoussoukro, dans le cadre du projet « Commerce au service du travail décent »visant à renforcer la prévention et à améliorer les conditions de travail dans un secteur présenté comme l’un des plus dangereux au monde.
L’atelier réunit des inspecteurs du travail, des médecins du travail, des représentants d’entreprises ainsi que des organisations syndicales et professionnelles, pour les sensibiliser aux enjeux de la SST dans un domaine marqué par une forte pénibilité, des risques d’accidents graves et un niveau élevé d’informalité, conformément aux conclusions de la réunion sectorielle internationale sur la promotion du travail décent dans la foresterie.
Les participants seront formés aux principes directeurs de la Déclaration tripartite de l’OIT sur les entreprises multinationales et la politique sociale, un instrument non contraignant mais considéré comme essentiel pour promouvoir des pratiques responsables sur les lieux de travail. L’atelier doit également permettre d’identifier des actions prioritaires à court terme et de formuler des recommandations pour renforcer la prévention des risques professionnels.
Selon les organisateurs, le déficit de travail décent dans la foresterie concerne les conditions de travail, la liberté syndicale, la reconnaissance de la négociation collective et la sécurité, souvent insuffisante. L’éloignement des zones d’abattage et la faiblesse des moyens humains et logistiques de l’inspection du travail limitent par ailleurs le contrôle de la réglementation, notamment en matière de SST.
Ces enjeux prennent une importance accrue avec les perspectives liées à la transition juste, le secteur forestier étant appelé à générer de nouveaux emplois. « Il faudra s’assurer que ces futurs métiers intègrent la dangerosité inhérente aux activités forestières », ont expliqué les responsables du projet.
La Côte d’Ivoire figure depuis 2018 parmi les pays pionniers dans la promotion de la Déclaration sur les entreprises multinationales, en mettant l’accent sur un dialogue social renforcé pour faire progresser le travail décent et durable. Les inspecteurs et médecins du travail y occupent un rôle central dans la prévention des risques.
L’ouverture de cet atelier fait suite au forum national de dialogue sur la foresterie, qui avait identifié la formation des acteurs comme une priorité. Avec l’appui du Bureau international du Travail (BIT) et de partenaires techniques et financiers, dont l’Union européenne et la Finlande, cette rencontre doit permettre de doter les intervenants d’outils complémentaires pour agir au-delà du seul cadre légal.
(AIP)
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