Abengourou, 26 sept 2025 (AIP) – Le projet de professionnalisation des producteurs de cacao et de leurs organisations,(Pro-Planteurs 3, visant à promouvoir une cacaoculture durable, inclusive et conforme aux nouvelles exigences du secteur, a été officiellement lancé le jeudi 25 septembre 2025 lors d’un atelier à Abengourou.
Portée par la coopération allemande (GIZ), en partenariat avec le Conseil du café-cacao, l’Initiative allemande pour un cacao durable (GISCO), ainsi que les ministères fédéraux allemands de l’Alimentation et de l’Agriculture (BMEL) et de la Coopération économique et du Développement (BMZ), cette troisième phase du projet s’inscrit dans la continuité de celles initiées depuis 2015. Ces dernières ont permis de former plus de 30 000 producteurs et d’accompagner 47 coopératives vers une meilleure structuration.
La phase III du projet, lancée en juin 2025 et prévue jusqu’en mai 2028, est mise en œuvre dans les zones d’Abengourou, Aboisso, Agboville, Divo et Yamoussoukro.
Elle vise à accompagner au moins 4 000 ménages de producteurs vers l’atteinte d’un revenu décent, à étendre la culture du cacao en systèmes agroforestiers sur 6 000 hectares à améliorer les rendements des ménages dirigés par des femmes, en les faisant passer de 250 à 500 kg par hectare
Cette phase ambitionne de soutenir les coopératives pour produire un cacao conforme à la norme régionale ARS 1000 et au Règlement européen sur la déforestation (RDUE), condition pour un accès durable aux marchés internationaux.
Selon Dr Johanes Agbahéy, responsable du projet à la GIZ, cette nouvelle phase intervient dans un contexte où la filière cacao est confrontée à de nouveaux défis réglementaires, économiques et sociaux. Il s’agit notamment de l’entrée en vigueur de la norme régionale AS1000, désormais obligatoire en Côte d’Ivoire, et du règlement européen sur les produits exempts de déforestation, qui impose des exigences accrues aux exportateurs.
Au-delà du cadre réglementaire, la filière fait face à des enjeux économiques, notamment le fait que la majorité des producteurs ne perçoivent pas un revenu décent pour leur travail. La maladie du “swollen shoot”, une menace grave pour la production de cacao dans le pays. Le constat que les femmes engagées dans la production cacaoyère affichent des revenus et des niveaux de productivité sensiblement inférieurs à ceux des hommes.
« La troisième phase du projet pour planteurs vise donc à relever ces nouveaux défis, à répondre, et à développer de nouvelles solutions par rapport aux enjeux actuels de la filière », a précisé Dr Agbahé.
L’atelier de lancement, organisé sur deux jours, a réuni des producteurs, des coopératives, des représentants du CCC ainsi que les partenaires techniques du projet. Les échanges ont porté sur des questions liées à la durabilité, à l’équité et à la relance de la production, à l’amélioration des modèles d’approvisionnement entre coopératives et acheteurs, ainsi qu’à la productivité des exploitations.
Les enseignements tirés de ces échanges ont été traduits en activités opérationnelles pour la mise en œuvre de cette troisième phase. Lancé en 2015, le projet Pro-Planteurs a permis d’améliorer les conditions de vie de 30 000 exploitations familiales et de professionnaliser les organisations de producteurs de cacao en Côte d’Ivoire.
La première phase (2015-2020) a été mise en œuvre avec 35 organisations paysannes dans les régions d’Abengourou, Aboisso et Agboville. La deuxième phase (2020-2025) a permis d’intégrer 12 nouvelles organisations dans les régions de Yamoussoukro et Divo.
(AIP)
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