Man, 27 sept 2025 (AIP)-Dans l’Ouest ivoirien, l’État entend renforcer la sécurité en misant sur la proximité entre les populations et les forces de sécurité intérieure à travers un dialogue socio-sécuritaire et une formation sur la police de proximité organisés à Man, vendredi 26 septembre 2025 à la salle des réunions de la préfecture.
Ce cadre d’échanges a permis de confronter les perceptions des populations et des forces de sécurité, de relever les défis propres à Man ainsi qu’à l’ensemble du Tonkpi, et de proposer des recommandations pour améliorer la coopération.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du projet « amélioration de la professionnalisation des agences d’application de la loi en Côte d’Ivoire », conduit par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité avec l’appui de l’ONUDC et du Bureau des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi du gouvernement américain. L’objectif est de renforcer la coopération entre les forces de sécurité et les communautés locales, dans un contexte marqué par une montée des menaces terroristes, de l’extrémisme violent et de la criminalité transnationale dans la région du Sahel et ses zones frontalières.

Situant l’importance plus que jamais d’un rapprochement entre forces de l’ordre et populations pour garantir la quiétude dans la cité, le conseiller technique du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Kama Tapé Bérenger, a rappelé que la sécurité ne peut plus être l’apanage exclusif des forces de l’ordre.
“Elle repose désormais sur une coproduction active entre l’État et les populations”, a-t-il affirmé, précisant que la police de proximité repose sur l’écoute, la compréhension et le dialogue afin de prévenir les menaces, anticiper les risques et construire des solutions durables.
Dans cet élan et durant une semaine, environ 400 leaders d’opinion et représentants communautaires ont été consultés à Man. Les principaux défis soulevés à l’occasion, concernent la drogue, les nuisances liées aux parades lors des mariages, la cherté des services funéraires et certaines insuffisances dans les structures hospitalières, autant de ”problèmes de sécurité humaine” identifiés par le ministère.

Le préfet de région, Soro Fatogoma, qui a présidé la séance, a salué cette initiative et insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat entre forces de sécurité et populations pour garantir la paix sociale et la sécurité des biens et des personnes.
Cette opération s’inscrit dans un contexte où la porosité des frontières avec le Burkina Faso, les zones de parcs nationaux et la pauvreté accentuent la vulnérabilité des populations face aux réseaux criminels et aux groupes extrémistes. L’État ivoirien a mis en place depuis plusieurs années des programmes de développement ciblés, notamment via le Programme social du gouvernement (PSGOUV 2) et le programme jeunesse, pour répondre à ces défis.
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité annonce que ce modèle de police de proximité sera étendu aux régions du Nord et du Nord-Est avec pour ambition d’instaurer un climat de confiance durable, condition essentielle pour combattre efficacement le terrorisme, la criminalité organisée et l’extrémisme violent.
(AIP)
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