Séguéla, 10 oct 2025 (AIP) – Les chefs de village, leaders communautaires et représentants religieux de la région du Worodougou ont pris l’engagement de lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG) et d’abandonner les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et les mariages d’enfants, lors d’un atelier de formation et d’orientation tenu, mercredi 08 octobre 2025, à Séguéla.
Cet engagement a fait l’objet d’une motion solennelle, lue devant les autorités administratives, dans laquelle les participants se sont engagés à sensibiliser leurs communautés, à dénoncer les violences et à promouvoir le respect des droits des femmes et des filles.
Organisée par le Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre (PNLVBG), cette rencontre a permis de dresser un état des lieux alarmant. En 2024, plus de 9 600 cas de violences ont été recensés en Côte d’Ivoire, dont plus de 1 200 cas de violences sexuelles, selon les données officielles. Ces chiffres traduisent une réalité préoccupante, où les femmes et les filles demeurent les principales victimes.
Le directeur régional de la Femme, de la Famille et de l’Enfant du Worodougou, Djegnon Paulin Mathurin, a dénoncé la persistance des mariages précoces et des abandons scolaires liés à des enlèvements. « Chaque année, nous enregistrons deux cas de jeunes filles contraintes d’abandonner l’école pour être mariées, souvent sans leur consentement », a-t-il déclaré, appelant les communautés à faire front commun contre ces violations.
La représentante de la directrice du PNLVBG, Mme Karaboué, chef de mission, a souligné l’importance de l’implication des leaders locaux : « Ce sont eux qui sont écoutés dans les villages. Leur engagement peut faire la différence. » Elle a également rappelé le drame récent d’une jeune femme assassinée par son conjoint, illustrant la gravité des violences conjugales.
Le secrétaire général 2, Ango Aristide, a insisté sur le rôle des communautés dans le changement. « Quand une mère refuse que sa fille soit excisée, c’est une victoire. Quand un chef de village interdit les mariages précoces, c’est un pas vers la justice», a-t-il affirmé.
Ce mouvement communautaire marque une avancée significative dans la lutte contre les VBG dans la région. Un suivi sera assuré pour mesurer l’impact des engagements pris, avec l’espoir que les villages deviennent des espaces sûrs, exempts de violences et de pratiques néfastes.
(AIP)
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