Abidjan, 12 oct 2025 (AIP) – Le candidat indépendant à la présidentielle de 2025, Ahoua Don Mello, a présenté, vendredi 10 octobre à Abidjan, les fondements de son programme politique, articulé autour de trois axes principaux : la démocratie, la souveraineté et le panafricanisme.
Lors du lancement officiel de sa campagne, l’ancien ministre et ingénieur des Ponts et chaussées a indiqué que ces trois concepts résument, selon lui, les grandes étapes de l’histoire du pays et offrent des réponses adaptées aux défis actuels du développement national. « La démocratie, la souveraineté et le panafricanisme correspondent à des dates précises de notre histoire et à des analyses profondes sur lesquelles repose le développement de la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Développant son propos, Ahoua Don Mello a centré son intervention sur la notion de souveraineté, rappelant les conditions dans lesquelles la Côte d’Ivoire a accédé à l’indépendance en 1960. Il a évoqué un pays majoritairement rural, où 85 % de la population vivait dans les villages et où la plupart des habitants ne savait ni lire ni écrire. Selon lui, la souveraineté politique proclamée à cette époque ne s’est pas accompagnée d’une souveraineté économique et administrative réelle, en raison du manque de cadres formés.
Le candidat a souligné que le premier président, Félix Houphouët-Boigny, disposait d’environ un millier de diplômés de l’enseignement supérieur pour une fonction publique d’environ 50 000 postes. Cette insuffisance, a-t-il expliqué, a conduit à une « sous-traitance » de la souveraineté nationale à l’ancienne puissance coloniale, notamment à travers les accords de coopération signés après l’indépendance.
Selon Ahoua Don Mello, cette dépendance s’est matérialisée sur trois plans : militaire, monétaire et économique. « L’armée nationale était encadrée par une base militaire française, la monnaie restait gérée dans le cadre d’un accord monétaire avec la France, et l’économie industrielle demeurait contrôlée par des intérêts étrangers », a-t-il déclaré.
L’ancien cadre du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a qualifié cette configuration de « triangle de dépendance », qu’il compare à un « triangle de Bermudes » ayant, selon lui, englouti la souveraineté nationale au fil du temps. Il a estimé que cette situation a d’abord favorisé ce qu’il a appelé « l’ère du miracle ivoirien » avant de révéler les limites d’un modèle économique largement tributaire de la coopération extérieure.
Ahoua Don Mello a annoncé que son projet politique visera à rétablir une souveraineté complète dans la gouvernance, la monnaie et la production, dans une logique panafricaine d’autonomie et de solidarité entre États africains.
(AIP)
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